Après avoir étudié en détail les RUU 600, il nous paraît important de vous mettre en garde contre la tentation de croire que le crédit documentaire est un produit facile que l’on peut maîtriser rapidement. N’oubliez pas que le crédit documentaire est un produit bancaire comme un autre et que votre banquier doit pouvoir retirer un bénéfice de l’opération.

Quelques conseils indispensables

  • Avant de négocier un contrat et le crédit documentaire qui l’accompagne, demandez toujours à votre banque les banquiers qu’elle accepte de confirmer et à quel coût - taux de confirmation - sur le pays de votre client. Cela vous évitera de découvrir à la réception du crédit documentaire que votre banque n’accepte pas de confirmer le banquier émetteur.

N’oubliez pas que, dans ce cas, ce dernier n’aura pas demandé à votre banquier de confirmer le crédit documentaire, car il sait qu’il n’a pas d’accord.

La confirmation d’un banquier belge n’est généralement applicable que si le risque politique est acceptable. Donc, veillez à jeter un coup d’œil sur le site de Credendo (https://www.credendo.com)  pour voir si le risque politique à court, moyen et long terme - selon la durée d’ouverture du crédit documentaire - est acceptable. Plus le risque politique est élevé, plus la confirmation du crédit documentaire sera chère.

Exemple : ce n’est pas parce que vous avez affaire à la filiale d’une banque autrichienne en Bosnie que vous arriverez à faire confirmer un crédit documentaire émis par cette dernière. Votre banquier belge cherchera à ce que vous montiez le crédit documentaire avec la confirmation de la maison-mère autrichienne.

  • Lorsque vous vous êtes assuré du point précédent, rédigez un modèle de texte de crédit documentaire qui vous agrée selon le format SWIFT et soumettez-le au département spécialisé de votre banquier pour accord.

Il vous servira de base pour les négociations avec votre client. Toute modification que vous y apporterez devrait être validée par votre banque. Une fois le texte négocié avec votre client, il sera important de l’inclure dans les annexes applicables au contrat qui sera signé.

Attention : généralement, cette démarche n’est pas entreprise et c’est après la mise en vigueur du contrat que ces discussions commencent alors que le crédit documentaire est un élément essentiel de sa sécurisation financière. Dans ce cas de figure, le client est souvent en position de force.

  • Après la signature du contrat arrive le temps de son exécution et de la réception du crédit documentaire émis par le banquier de l’acheteur.

Dès sa notification par votre banquier, assurez-vous que la banque émettrice est bien celle qui avait été acceptée. S’il arrive par une autre, voyez si le crédit documentaire est bien confirmé et le texte conforme à ce que vous avez demandé ou convenu avec le client.

Remarque : dans un certain nombre de pays (p. ex. ceux du Maghreb), les banquiers émetteurs sont tout puissants et il importe de demander un draft(message SWIFT) préliminaire du crédit documentaire qui sera envoyé à votre banquier pour être revu et obtenir son accord.

L’expérience est essentielle dans les crédits documentaires. Veillez à vous entourer de personnes d’expérience qui pratiquent régulièrement cet instrument de paiement dans les entreprises. Elles vous éveilleront aux difficultés qu’elles rencontrent au jour le jour. La certitude de pouvoir présenter les documents conformes au guichet du banquier se prépare dès la négociation de l’offre.

Vincent REPAY - Conseiller en commerce extérieur

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