2020 : l’année du risque… et de sa couverture

L’entreprise active à l’international a toujours été confrontée au(x) risque(s) ; cependant, cette année 2020 est à cet égard particulièrement singulière.

La fin de l’année dernière a enfin… dénoué le BREXIT qui s’est déroulé ce 31 janvier 2020 à 23h sans que l’on ne sache cependant les implications concrètes, qui ne seront connues qu’au terme des négociations qui débutent entre le Royaume-Uni et l’Union européenne (27).

Quasi dans le même temps, la Chine est confrontée au coronavirus qui a eu et aura des conséquences sur les entreprises actives à l’international.

Dans les deux cas, la chaîne logistique et de valeurs est affectée par des événements qui dépassent la capacité de maîtrise des acteurs économiques.

Pourrait-on dès lors conclure que l’entreprise est sans ressource face à ces défis ?

Evidemment, la réponse est NON.

Depuis la fin du communisme sur le continent européen et l’émergence de la mondialisation, l’analyse des risques auxquels les exportateurs pouvaient être exposés avaient été un peu trop vite remisée au placard par les sociétés elles-mêmes.

Le BREXIT, tout comme la crise sanitaire chinoise, ne constituent pas - encore - des éléments de « force majeure ».

Les conséquences en sont néanmoins appréhendables dans les deux cas : les fournisseurs ou clients potentiels peuvent être affectés dans leur fonctionnement et donc venir à défaillir dans les obligations de livraison ou de paiement.

De plus, des décisions des autorités pourraient menacer l’exécution des commandes ou contrats.

Dans le cas d’entreprises actives à l’achat, le principal problème réside souvent dans le fait qu’elles ont versé des acomptes au(x) fournisseur(s) sans nécessairement que ce dernier ne soit tenu d’émettre une garantie bancaire de restitution d’acompte. Quand bien même ce serait le cas, la banque du fournisseur pourrait encore refuser d’honorer ses engagements en invoquant une force majeure.

Pour les entreprises actives à la vente, le principal risque est évidemment de ne pas recevoir son paiement. Néanmoins, il se pourrait également qu’elle ne soit pas capable d’expédier suite à la réduction/suppression des connections par les transporteurs si elles ont vendu dans les incoterms de famille C et D.

Dans les incoterms de famille E et F, le client pourrait ne plus être en mesure ou ne plus vouloir enlever les marchandises.

L’assurance-crédit offre une réponse à ces problématiques car elle permet de couvrir :

  • le risque de résiliation aussi appelé risque de fabrication qui indemnise le vendeur s’il n’a pu livrer le client suite à la disparition de celui-ci (faillite…), à un risque politique dans le pays de l’acheteur (pénurie de devises, événements politiques - révolution… -, embargos, décisions des autorités…) empêchant la livraison => l’indemnisation s’effectue sur base des coûts ;
  • le risque commercial qui consiste en le non-paiement pour des raisons imputables à l’acheteur (faillite…) => l’indemnisation s’effectue sur base du prix de vente ;
  • le risque politique qui consiste en le non-paiement pour des raisons liées au pays de l’acheteur (pénurie de devises, événements politiques - révolution…-, décisions des autorités…) => l’indemnisation s’effectue sur base du prix de vente,
  • les acomptes versés par des acheteurs à des vendeurs étrangers.

Il est évident que toutes ces sécurisations sont possibles quand l’entreprise entreprend la démarche avant la conclusion des contrats et après que l’assureur-crédit se soit prononcé sur le risque et la prime applicable qui devrait être incorporée par l’exportateur dans son prix de vente ou par l’acheteur dans son prix d’achat.

Vincent REPAY - Conseiller en Commerce extérieur (février 2020)

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