Conjoncture économique

La croissance du PIB réel devrait ralentir pour atteindre 2,1 % en 2023, contre 5,6 % en 2022. En 2023, l'inflation toujours élevée et le resserrement des conditions financières freineront la consommation et l'investissement privés, et les effets de base positifs découlant des comparaisons avec les années de reprise après la pandémie s'estomperont. Le secteur extérieur pèsera également sur la croissance du PIB réel, sous l'effet des vents contraires mondiaux.

Entre-temps, la guerre en Ukraine continuera d'affecter Chypre en tant que plaque tournante du tourisme et des services financiers. Chypre est exposée aux marchés touristiques russe et ukrainien, bien qu'elle ait jusqu'à présent réussi à stimuler d'autres marchés (comme le Royaume-Uni). Chypre continue également à fournir un large éventail de services commerciaux aux filiales de grandes entreprises russes basées à Chypre, qui pourraient être affectées par les sanctions financières.

L'exposition globale du secteur financier à la Russie a été réduite depuis la crise bancaire de 2013, mais l'exposition via les exportations de services (tourisme et services professionnels en particulier) est substantielle (équivalant à environ 10 % du PIB, selon les données d'Eurostat 2019).

Globalement, les taux de croissance se normaliseront ensuite à une moyenne de 2,8 % en 2024-27. À moyen terme, la croissance sera soutenue par le plan d'investissement de l'UE pour la relance et la résilience, dans le cadre duquel Chypre devrait recevoir 1 milliard d'euros de subventions et 200 millions d'euros de prêts en 2021-26 - et potentiellement 1,1 milliard d'euros supplémentaires d'investissements privés. 

Politique à l'égard des entreprises privées et de la concurrence :

2023-24 : Le manque de soutien politique limite les possibilités de privatisation, la Bourse de Chypre étant la seule vente probable à l'ordre du jour. La charge réglementaire ne diminue que progressivement.

2025-27 : La privatisation de l'Autorité chypriote de l'électricité est peu probable, mais la pression de l'UE conduit à la séparation du réseau et de la production et à l'ouverture du marché de l'électricité. La privatisation partielle de l'Autorité chypriote des télécommunications pourrait avoir lieu. 

Politique en matière d'investissements étrangers :

2023-24 : Attitude bienveillante à l'égard des investissements étrangers, mais les flux entrants sont concentrés dans les services financiers, le tourisme et l'immobilier. La fin du régime de visas contre investissement et les sanctions occidentales réduisent encore les investissements russes à Chypre.

2025-27 : Des développements plus larges dans le bassin gazier de la Méditerranée orientale attirent davantage d'entreprises étrangères.

Commerce extérieur et contrôle des changes :

2023-24 : Le commerce extérieur est régi par les règles de l'UE. Augmentation de l'incertitude des entreprises concernant les liens commerciaux entre le Royaume-Uni et Chypre après le Brexit et l'impact des sanctions contre la Russie sur les flux commerciaux mondiaux. La Turquie maintient ses restrictions sur les liens commerciaux avec Chypre.

2025-27 : La menace d'une perturbation du commerce mondial due au protectionnisme demeure. L'UE privilégie les accords commerciaux bilatéraux tels que ceux conclus avec le Canada, le Japon et le Mexique.

Le monde des affaires à Chypre

L’étude « Doing business » de la Banque Mondiale concernant Chypre classe l’île au 54ème rang pour la facilité d’y faire des affaires, avec un score moyen de 73.4/100.

Nous vous invitons également à consulter l’onglet : « Business Culture à Chypre »

 

Figure 2 - Données relatives à plusieurs critères de marché pour les exportateurs - Banque Mondiale

Cliquez-ici : Cyprus - Doing Business 2020 

 

Etat des lieux de l’application de la TVA

• Le taux normal de TVA ( 19%) s’applique à l’ensemble des biens fournis à Chypre, ainsi que pour l’acquisition de biens depuis l’UE et les pays tiers, auxquels ne s’applique pas d’autres taux ;

• Un taux réduit de 9% s'applique à la restauration, à l'hôtellerie, aux transports en commun, au transport maritime intérieur.

• Un taux de 5% s'applique aux livraisons d’aliments pour animaux, engrais, pesticides, boissons industrialisées, livres, journaux, revues, médicaments, vaccins, construction et rénovation des bâtiments.

• Un taux de 0% s'applique aux exportations, au leasing d’avion et de navire, aux transports internationaux et aux services médicaux et dentaires.

Des droits d'accise sont perçus lors de l'importation de carburants, de cigarettes et d'alcool.

Un petit nombre de produits dits "de luxe" sont soumis à une taxe additionnelle, à un taux variant entre 5% et 6%.[1]

Pour plus de détails sur « Faire des affaires à Chypre », consultez le document complet de la Banque Mondiale en annexe.



[1] Voir étude Pwc « Tax Facts & Figures 2019 – Cyprus », Janvier 2019, consulté le 21/04/2020.

Le commerce extérieur

Les principaux produits importés en 2019 : Produits pétroliers (18.6%), Navires, bateaux et autres structures flottantes (13.3%), Véhicules autres que ferroviaire (7.99%).

Les principaux fournisseurs en 2019 : Grèce (20.3%), Italie (10.3%), Royaume-Uni (7.1%).

Les principaux produits exportés en 2019 : Navires, bateaux et autres structures flottantes (31.7%), produits pétroliers (20.6%), et les Produits pharmaceutiques (10.5%).

Les principaux clients en 2019[1] : Pays-Bas (12.9%), Réservoirs et entrepôts (10.6%), Lybie (10%), Grèce (7.5%).

Balance commerciale (Monde) en 2019 : - 5.083 Milliards d’Euros.

Les principaux produits importés en 2019 (depuis la Belgique) : Produits pétroliers (63 Mions d’€), Machines (12 Mions d’€), Véhicules, hors ferroviaire (12 Mions d’€), Produits Pharmaceutiques (10 Mions d’€).

Balance commerciale (Belgique) en 2019 : -215 Millions d’Euros.

Les principaux produits importés en 2019 (depuis la Wallonie) : Produits des industries chimiques et pharmaceutiques (10.23 Mions d’€), Produits alimentaires, boissons et tabacs (7.87 Mions d’€), Ouvrages en pierre, ciment, et autres (3.8 Mions d’€).

Balance commerciale (Wallonie) en 2019 : -27 Millions d’Euros.  

Économie de taille réduite, Chypre est particulièrement ouverte au commerce international, notamment avec les membres de l’Union Européenne (plus de la moitié du commerce de biens). En raison la structure de son économie, Chypre connaît généralement un déficit commercial pour le commerce de biens (conséquence de sa dépendance énergétique notamment). Cependant, l’île peut se targuer d’avoir un surplus commercial pour le commerce de service (tourisme et services financiers notamment).

Également en raison d’une taille de population et donc une épargne limitée, Chypre a mis en place nombre de mesures pour stimuler les Investissements Directs à l’Étranger entrants tels que des incitants fiscaux et des facilités administratives.



[1] Disclaimer : Forte variabilité des destinations export, notamment en raison du secteur « Navires, bateaux et autres structures flottantes ». La Grèce et le Royaume-Uni restent généralement parmi les partenaires privilégiés de Chypre, pour des raisons historiques.

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