Contexte global

Les Emirats Arabes Unis sont la 2e plus grande économie au sein du Conseil de Coopération des Etats du Golfe (GCC ou Gulf Cooperation Council), après l’Arabie Saoudite. Ils possèdent 4% des réserves mondiales d’hydrocarbures. Selon les estimations du Oil & Gas Journal, ils disposent actuellement de plus de 97,8 milliards de barils, soit la 7e réserve de pétrole au monde (6 % du total). La majeure partie se situe dans l’Emirat d’Abu Dhabi (environ 94 %) alors que l’Emirat de Dubaï possède 4 milliards de barils. Le solde est localisé dans les Emirats de Sharjah et de Ras Al-Khaimah.

Les réserves de gaz sont estimées à 215 de TCF (billions de pieds cubes), ce qui équivaut à la 7e place dans le classement mondial (5 % du total). Ce niveau garantit 81 années de production à rythme équivalent. Les activités hors hydrocarbures sont axées sur la construction, l’industrie, ainsi que l’eau, l’électricité et le gaz.

Les deux principaux Emirats poursuivent des modèles économiques distincts. Abu Dhabi, qui représente 60% du PIB des EAU, est le principal producteur d’hydrocarbure du pays. Dubaï, 32% du PIB total, a centré son développement sur sa position de plate-forme commerciale et de redistribution, avec un port et un aéroport qui comptent parmi les plus importants du monde, et sur les services et l’immobilier. L’Emirat a bâti sa réussite sur un fort endettement et les investissements étrangers, ce qui lui a permis de devenir en moins de 20 ans un hub international global.

Contrairement à leurs voisins, les EAU ont rapidement opté pour une diversification de leur économie. La priorité est donnée aux secteurs alternatifs tels que le tourisme, les médias, la logistique, la finance et les services commerciaux, ainsi qu’à l’élargissement de l’activité industrielle. La fédération affiche aujourd’hui l’une des économies les plus diversifiées du Moyen-Orient.

Les branches les plus importantes de l’Industrie sont la métallurgie, la chimie, le bois, l’alimentaire et les boissons, le papier, le textile ainsi que les mines et la pétrochimie. Dubaï se spécialise dans les industries légères alors qu’Abu Dhabi, qui dispose d’énergie bon marché, se focalise sur les industries plus lourdes. Les investissements sont dopés par l’ouverture de plusieurs zones de libre-échange (FTZ).

Sources: Étude réalisée par l’Agence pour le commerce extérieur dans le cadre de la mission économique conjointe présidée par SAR la Princesse Astrid, Représentante de SM le Roi 21 > 27 mars 2015.

Conjoncture économique

L’économie des Emirats Arabes Unis est relativement diversifiée bien qu’elle dépende encore des recettes du pétrole surtout au niveau de l’Emirat d’Abu Dhabi. Les revenus du pétrole représentent ainsi encore un peu plus de 50,85% du PIB, les services représentent 49,15% du PIB et l’agriculture représente à peine 0,62% du PIB.  La baisse de production imposée par l’OPEP (fixée à 1,2 millions de barils par jour) devrait quant à elle freiner la croissance du secteur pétrolier.

Malgré une augmentation des charges opérationnelles après l’introduction d’une TVA de 5%, les Emirats Arabes Unis bénéficient de leur statut de havre de paix dans une région du monde sous tension, Dubai restant le principal pôle commercial du Moyen Orient.

La politique économique du gouvernement fédéral et des Emirats devrait continuer à se concentrer sur la diversification de l’économie afin de réduire la dépendance de l’économie du pays par rapport au pétrole. Toutefois, de manière assez contradictoire, les décisions politiques devraient être influencées par les fluctuations du marché du pétrole, étant donné que c’est l’Emirat d’Abu Dhabi qui finance une large partie du budget du gouvernement fédéral. Grâce aux recettes pétrolières, Abu Dhabi a également pu financer le développement des émirats du Nord, bénéficiaires de nombreux programmes de subventions depuis l’avènement de la Fédération. Même Dubaï a reçu des subsides de sa rivale historique après la crise de 2008-2009. Lancé en 2007, le plan Abu Dhabi 2030 vise à diversifier l’économie de cet émirat grâce à différents gigantesques projets d’aménagement qui ont déjà conduit l’agglomération à doubler en superficie au cours des 15 dernières années. Au total, ce sont près de 1000 Mds USD qui doivent être investis dans le développement d’Abu Dhabi. Ce projet repose en partie sur une politique budgétaire expansive ayant des effets positifs sur la dynamique économique du pays à court et moyen terme.

L’Exposition universelle de Dubaï devrait également représenter un boost économique important pour le pays. Il s’agit de la première Exposition universelle organisée au Moyen-Orient. De plus, celle-ci s’inscrit dans un vaste projet urbain : Dubai South. Situé à proximité de l’aéroport Al Maktoum, qui ambitionne de devenir le plus grand aéroport du monde, ce nouveau pôle urbain sera un véritable hub entre le Proche et le Moyen-Orient, l’Asie et l’Afrique. La plateforme urbaine destinée à accueillir l’Exposition représente un investissement de 7,2 milliards de dollars.

Malheureusement, suite à la crise du Covid-19, l’exposition, qui devait avoir lieu du 20 octobre 2020 au 10 avril 2021, a été reportée d’un an. Elle est maintenant programmée du 1er octobre 2021 au 31 mars 2022.

La croissance a légèrement ralenti en 2019 (1,3% contre 1,7% en 2018) et reste largement inférieure aux niveaux atteints entre 2011 et 2016 (près de 5 % en moyenne). L’économie émirienne a été fragilisée par l’effondrement des cours du pétrole alors que les recettes du gouvernement reposent en majorité sur les recettes liées aux hydrocarbures. Le segment « hors hydrocarbures » de l’économie continue, pour sa part, à fortement ralentir. Sa croissance est passé de 1% en 2019 contre 3,2% il y a trois ans. Ce ralentissement s’explique principalement par le tassement depuis plusieurs années de la demande du secteur privé à Dubaï, où les secteurs immobiliers et du commerce de détail sont en difficulté.

L’impact économique du Covid-19 devrait être particulièrement important aux Emirats Arabes Unis en 2020 du fait de l’effondrement des cours du pétrole et du ralentissement marqué des activités de services. Selon le FMI, le pays devrait en effet entrer en récession (-3,5 %).

Pour autant, les fondements économiques du pays restent solides (sur le plan budgétaire comme extérieur) et une reprise de l’activité est attendue dès 2021.

Les activités de services (tourisme, distribution, transport aérien et maritime) devraient aussi être fortement fragilisées par la baisse de la demande mondiale et, plus encore, par les mesures de précaution mises en place. A ce titre, le report de l’Expo 2020 devrait peser considérablement sur l’activité économique en 2020 de Dubaï qui ne pourra plus bénéficier des 20 millions de visites de touristes attendues. Toutefois, l’économie devrait rebondir dès 2021 (+3,3 %) selon le FMI.

Relations commerciales avec la Wallonie

Exportations wallonnes vers les Emirats Arabes Unis 2019

En 2019, les Emirats Arabes Unis étaient le 36ème client de la Wallonie, entre l’Indonésie et Israël. C’est également notre second marché d’exportation vers le Proche et le Moyen-Orient après l’Arabie saoudite (21ème position) mais avant Israël (37ème position).

Après avoir connu une forte diminution de 2008 à 2017, les exportations wallonnes vers les Emirats ont connu un rebond à partir de 2018 en hausse de 9,4% par rapport à 2017 et de 20,9% en 2019 par rapport à 2018. En 2019, la Wallonie a exporté vers les Emirats Arabes Unis pour un montant total de 110,19 millions d’euros. Cette belle reprise risque, toutefois, d’être mise en danger à partir de 2020 par la crise du Covid-19.

Principaux secteurs concernés:

  • Chimie et pharma: 33,78% en hausse de 27,66% par rapport à 2018;
  • Machines et équipements: 25,17% en hausse de 95,17% par rapport à 2018;
  • Ouvrages en pierres: 8,35% en baisse de -11,81% par rapport à 2018;
  • Animaux vivants: 8,06% en hausse de 149,48% par rapport à 2018;
  • Produits alimentaires: 6,99% en hausse de 40,25% par rapport à 2018;
  • Armes et munitions: 6,96% en baisse de -48,55% par rapport à 2018.

Importations wallonnes en provenance des Emirats Arabes Unis 2019

En 2019, les Emirats Arabes Unis étaient les 74èmes fournisseurs de la Wallonie. C’est également nos troisièmes fournisseurs du Proche et Moyen Orient après Israël (25ème) et l’Arabie saoudite (59ème).

Les importations en provenance des Emirats Arabes Unis ne portent que de faibles montants. Elles se sont élevées à un montant de 1,65million d’euros en 2019 en baisse de 63,2% par rapport à 2018.

Principaux secteurs concernés:

  • Instruments d'optique, de précision, d'horlogerie: 50,33%;
  • Machines et équipements mécaniques, électriques et électroniques: 22,13%;
  • Matériel de transport: 13,68%.

Relations commerciales avec la Belgique

Exportations belges vers les Emirats Arabes Unis

En 2019, les Emirats Arabes Unis étaient le 21ème client de la Belgique et le premier marché d’exportation au Moyen-Orient avant Israël (27ème) et l’Arabie saoudite (30ème).

Après avoir connu une hausse très importante (110%) des exportations belges vers les Emirats arabes unis entre 2007 et 2017, la tendance actuelle est à la baisse depuis 2018 avec les exportations belges qui ont connu une baisse en 2018 de -10,7% par rapport à 2017 et -20,1% en 2019 par rapport à 2018. En 2019, la Belgique a exporté pour 2.367,26 millions d’euros aux Emirats Arabes Unis.

Principaux secteurs concernés:

  • Perles, pierres et métaux précieux: 66,72%; -28,55% par rapport à 2018;
  • Produits chimiques et pharmaceutiques: 7,85%; +32,62% par rapport à 2018;
  • Machines et équipements mécaniques: 7,45%; -10,04% par rapport à 2018;
  • Matières plastiques et caoutchouc: 3,42%; + 1,80% par rapport à 2018;
  • Produits alimentaires, boissons et tabacs: 3,12%; + 11,32% par rapport à 2018;
  • Instruments d'optique, d'horlogerie: 2,37%; - 4,49% par rapport à 2018;
  • Métaux communs: 2,14%; -11,62% par rapport à 2018.

Importations belges en provenance des Emirats Arabes Unis

Les Emirats Arabes Unis sont, en 2019, les 31èmefournisseurs de la Belgique entre le Portugal et la Slovaquie. En 2019, le pays est le second fournisseur du Proche et Moyen-Orient après l’Arabie Saoudite (27ème).

Mis à part une légère hausse en 2018, les importations belges sont en diminution constante depuis 2016. Cette baisse atteint 49,3% entre 2018 et 2019. En 2019, les Emirats arabes unis ont exporté pour 1.126,13 millions d’euros vers la Belgique.

Les principaux secteurs concernés sont:

  • Les perles pierres et métaux précieux: 92,60% (-46,07% par rapport à 2018);
  • Chimie et pharma: 1,44% ( -14,30% par rapport à 2018);
  • Métaux communs et ouvrages en ces métaux: 1,18% (-35,38% par rapport à 2018).
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