Conjoncture économique

L’économie iranienne est dominée par le secteur des hydrocarbures. L’Iran est en effet le deuxième producteur de pétrole de l’OPEP, détenant 10% des réserves mondiales de pétrole ainsi que les deuxièmes réserves mondiales de gaz naturel. Toutefois, en raison des différentes sanctions qui ont été menées contre le pays et d’un sous-investissement dans certains champs, la production pétrolière a baissé ces dernières années. Le pays possède également de nombreuses réserves de minerais: le zinc (première réserve mondiale), le cuivre, le fer et le plomb.

En dehors du secteur des hydrocarbures, les principales activités du pays sont la métallurgie, le raffinage du sucre, l’agroalimentaire, les produits pétrochimiques, le ciment et la construction. Il faut également noter que l’artisanat tient toujours une place importante dans l’économie du pays avec notamment le tissage de tapis, la fabrication de céramique, de soie et de bijoux. La production automobile s’est également développée à partir des années 1960. L’Iran possède ainsi des constructeurs nationaux comme Iran Khodro et Saipa, qui se sont associés à divers groupes étrangers. Toutefois le secteur de l’automobile a particulièrement été touché par les sanctions américaines et de nombreux constructeurs étrangers ont décidé de quitter le pays.

Alors que l’activité économique iranienne avait fortement accéléré en 2016, le pays est tombé peu à peu dans une nouvelle période de récession à la suite des sanctions américaines. Actuellement, l'économie iranienne sort lentement d'une décennie de stagnation enlisée par deux séries de sanctions économiques, une cyclicité marquée des prix du pétrole et la pandémie de COVID-19. Malgré des ajustements qui ont partiellement atténué l'impact des chocs extérieurs, l'économie reste entravée par des inefficacités généralisées et des distorsions de prix qui ont contribué à ses performances faibles. Si les mesures de protection sociale ont partiellement atténué les pressions, l'absence de ciblage et d'indexation de l'inflation a réduit leur impact au fil du temps. En outre, les défis posés par le changement climatique en Iran ont nui à la croissance, en particulier dans les secteurs de l'agriculture et de l'industrie à forte intensité de main-d'œuvre, à la suite de températures record et de faibles précipitations.

En 2023, l'Iran a réussi à augmenter sa production de pétrole à environ 3 millions de barils/jour (b/j). Le récent bond de la production pétrolière devrait soutenir la croissance économique à 3,2 % en 2023/24. A court terme, il est ainsi attendu que l'environnement macroéconomique reste difficile, avec une monnaie instable, une inflation élevée, des finances publiques serrées, un chômage élevé, un accès restreint aux devises étrangères et des investissements étrangers limités, autant de facteurs qui se conjuguent pour freiner la croissance.

Cette situation aura des répercussions négatives sur la production agricole et industrielle, qui seront de plus en plus menacées par les effets négatifs du changement climatique, en particulier les sécheresses. De plus, l'Iran devrait continuer à chercher des marchés d'exportation pour son pétrole, mais le maintien des sanctions signifie qu'il y aura peu d'acheteurs en dehors de la Chine. Toutefois, la Russie pourrait également devenir une source majeure d'investissements étrangers, notamment dans le secteur des hydrocarbures et, de plus en plus, dans des projets d'infrastructure et industriels plus vastes.

A plus long terme et en fonction de la réaction de l'Iran à la guerre de Gaza, il pourrait encore y avoir des possibilités limitées de bénéficier d'un meilleur accès aux devises étrangères, y compris 6 milliards de dollars de réserves qui étaient auparavant bloqués en Corée du Sud et jusqu'à 10 milliards de dollars de dette due par l'Irak. Toutefois, l'accès à ces fonds ne se fera qu'après la résolution du conflit à Gaza et sera probablement beaucoup plus strictement contrôlé et étalé dans le temps. Cela limitera l'impact positif que cet accès pourrait avoir sur l'atténuation des pénuries, la maîtrise de l'inflation et la libération des recettes d'exportation du pétrole pour les dépenses dans des projets d'infrastructure via le Fonds national de développement (dans lequel 20 % des recettes pétrolières sont censées être déposées) et le remboursement de la dette. Dans ces conditions, les autorités resteront tributaires des sources nationales de revenus et de financement ainsi que de nombreux contrôles, notamment sur l'accès aux devises étrangères, pour gérer l'économie.

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