Contexte général

La Jordanie est une économie émergente de taille moyenne, très ouverte au commerce extérieur et soutenue par sa position de refuge pour les capitaux irakiens, syriens et palestiniens. Elle est classée par la Banque Mondiale comme un « pays aux revenus moyens faibles ». Elle est en effet dépendante de l'importation pour une grande partie de ses besoins et son économie budgétaire est fragilisée par un endettement important et croissant, même si ce dernier n'est pas excessif et est bien couvert.

La Jordanie est l’un des rares pays au Moyen-Orient à ne pas dépendre de ses ressources naturelles du fait de la rareté des ressources en hydrocarbures et hydriques. C’est aussi l’un des pays de la région les plus engagés dans les réformes financières (privatisations, réformes fiscales, ouverture du secteur bancaire, etc.). La Jordanie a mis en œuvre des réformes dans le cadre de la facilité élargie de crédit négociée avec le FMI en 2016.

Outre la crise humanitaire et financière provoquée par l'afflux de réfugiés syriens, la Jordanie doit également faire face à un taux de chômage élevé, à un taux de pauvreté important et de fortes inégalités. De plus, le chômage touche les diplômés du supérieur et encore plus fortement les femmes, ce qui contribue encore davantage aux inégalités. La Jordanie peu toutefois compter sur le soutien de la communauté internationale, du fait de son rôle de stabilisateur au sein du Proche et Moyen-Orient.

Source: FMI - World Economic Outlook Database , dernières données disponibles

La croissance s’est élevée à 2% en 2019 contre 1,9% un an plus tôt et a été principalement soutenue en 2019 par le secteur des services qui a légèrement compensé le ralentissement de l’activité industrielle. Selon les prévisions du FMI, en raison de l'apparition du COVID-19, la croissance du PIB devrait tomber à -3,7 % et remonter à 3,7 % en 2021, sous réserve de la reprise économique mondiale post-pandémique.

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Les principaux secteurs économiques

L'agriculture représente 5,6% du PIB et emploie 3,4% de la population active. Le manque d'eau constitue un obstacle au développement de l'agriculture.

Les principales cultures sont le blé, l'orge, les lentilles, les tomates, les concombres, les aubergines, les agrumes, les olives, les fraises et les raisins.

Les phosphates et le potassium sont les seules ressources naturelles exploitées du pays. Six gisements d'uranium, représentant 3% des réserves mondiales, ont été découverts ces dernières années et le pays a signé environ 20 accords internationaux dans le domaine de l’énergie atomique.

L’industrie représente 27,6% du PIB et emploie près de 24,7% de la population active. Les industries extractives (principalement les phosphates et la potasse) comptent parmi les principales industries. L'industrie manufacturière, qui reste plutôt limitée, est dominée par le secteur textile, qui est actuellement en crise à cause de la concurrence internationale.

Le secteur des services, qui emploie près de 71,9% de la population active, représente 58,8% du PIB. La Jordanie est particulièrement active dans les domaines des technologies de la communication et des services financiers. Les secteurs de la distribution et des infrastructures touristiques contribuent aussi de manière importante au PIB, bien qu'ils aient connu un ralentissement au cours de ces dernières années. Les secteurs de la construction et des transports connaissent une croissance constante.

Source: Banque Mondiale - Dernières données disponibles.

 

Commerce extérieur

Relations commerciales de la Jordanie

La Jordanie est très ouverte au commerce international et dépend fortement des capitaux étrangers. Cependant, la part relative du commerce dans le PIB a considérablement diminué après 2014 et se situe actuellement à hauteur de 90,2% (Banque mondiale).

Les exportations sont dominées par l'industrie textile, suivie par les secteurs chimique et minier (engrais, médicaments, potasse et phosphate).

Les États-Unis étaient de loin la principale destination des exportations jordaniennes (22,8%), suivis de l'Arabie Saoudite, de l'Irak, de l'Inde et des Émirats Arabes Unis.

L’Arabie Saoudite était le principal fournisseur de biens de la Jordanie (16,6%), devançant la Chine et suivie par les États-Unis, l’Allemagne et les Émirats Arabes Unis.

Source: Comtrade, dernières données disponibles

La balance commerciale de la Jordanie est structurellement déficitaire, principalement en raison de la dépendance du pays vis-à-vis des importations d'hydrocarbures. Le déficit commercial de la Jordanie - hors services - s'est réduit en 2018 à 10,2 milliards d’USD, contre 10,7 milliards d’USD l’année précédente, du fait d’une légère baisse des importations et d’une légère hausse des exportations. En 2018, les exportations de biens se sont élevées à 7,7 milliards d’USD et les importations à 20,2 milliards d’USD, tandis que, la même année, les exportations de services s’élevaient à 7 milliards d’USD contre 4,7 milliards d’USD pour les importations.

Source: Organisation mondiale du commerce (OMC); dernières données disponibles

 

Relations commerciales avec la Wallonie

En 2019, la Jordanie était le 57ème client de la Wallonie. Nos exportations vers ce pays s’élevaient à 44,87 millions d’€ et représentent 0,09% de nos exportations.

Les exportations wallonnes ont connu une augmentation de 70,76% par rapport à l’année précédente (contre 34,30% pour la Belgique).

Quelques remarques:

  • Les montants en jeux par secteur étant particulièrement faibles, les fluctuations sont souvent le fait de quelques commandes et donc peu significatives sur le plan structurel;
  • Cette augmentation des exportations wallonnes est la seconde année d’augmentation après deux années de baisse. Mais la situation très tendue de la zone et la situation dûe au Covid 19, risquent de mettre en péril cette reprise de nos relations commerciales avec cette région du Monde.

 

Au plan régional, le Jordanie se situe en 4ème position pour la zone Proche et Moyen Orient, loin derrière les quatre grands Marchés de la zone que sont l’Arabie Saoudite (313,35 millions d’euros), les EAU (110,19 millions d’euros), Israël (107,22 millions d’euros), La Jordanie se situe devant le Koweït, le Liban et le Qatar dans le classement des clients de la Wallonie.

Au plan sectoriel, on constate que la Wallonie exporte surtout en 2019 :

  • Produits chimiques et pharmaceutiques: 60,14%, +  89,10% par rapport à 2018
  • Produits alimentaires, boissons et tabacs: 16,10%, + 35,40% par rapport à 2018
  • Machines et équipements mécaniques: 11,28%, +87,98% par rapport à 2018
  • Instruments d'optique, de précision, d'horlogerie: 3,73%, +108,10% par rapport à 2018
  • Animaux vivants et produits du règne animal: 2,68%, +79,60% par rapport à 2018
  • Métaux communs et ouvrages en ces métaux: 2,15%, +20,55% par rapport à 2018

Les trois premiers secteurs représentant à eux seuls plus de 85% des exportations wallonnes vers le Jordanie.

Par ailleurs, les importations wallonnes en provenance du Jordanie sont limitées (0,29 millions d’euro) et entièrement concentrées dans le secteur industrie chimique – nitrate nitrite de potassium (100%). Ces importations ont connu une baisse de 68,7% en 2019 après la reprise de 126,9% en 2018 après une forte chute en 2016 (-25,9%) et 2017 (-94,2%). La Jordanie est actuellement le 97ème fournisseur de la Wallonie.

Notre balance commerciale est traditionnellement excédentaire avec la Jordanie avec un excédent en augmentation constante depuis 2015 du fait de l’augmentation des exportations et d’une chute des importations wallonnes vers ce marché.

 

Relations commerciales avec la Belgique

Exportations belges vers la Jordanie 2019

69ème marché de la Belgique.

Chiffres et tendances: 203,4 Mios d’€, une augmentation de 34,30% par rapport à 2018

Principaux secteurs concernés:

Les quatre premiers secteurs représentent 78,18% des exportations belges vers ce marché. Ces 4 secteurs sont en tête des exportations depuis 4 ans. Notons une nette reprise des secteurs « Matériels de Transport » et « Machines » après une diminution entre 2017 et 2018 alors que les deux premiers secteurs maintiennent une croissance depuis 2017.

Importations

100ème fournisseur de la Belgique

Chiffres et tendances : Nos importations se sont élevées à 28,35 Mios d’€ en 2019. Elles sont en net diminution depuis 2018 (-33,4% en 2018, -12,2% en 2019). Elles concernent majoritairement les produits des industries chimiques et Produits pharmaceutiques (87,48%).

La balance commerciale belge des marchandises avec la Jordanie, a toujours présenté un solde positif. A partir de 2017, on assiste à une diminution nette de l’excédent du fait d’une diminution substantielle des exportations et une légère augmentation des importations. Dès 2018, l’excèdent de la balance repart à la hausse suite à une nette reprise des exportations belges assortie d’une diminution de nos importations vers ce pays.

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