Infrasctructures

Les principaux enjeux économiques des prochaines années restent liés au développement des infrastructures. En effet, les croissances démographique et économique ont généré d’importants besoins dans les domaines de l’énergie, de l’eau mais aussi des transports urbains et interurbains auxquels la Jordanie compte répondre dans le cadre de partenariats public privé et avec le soutien des grands bailleurs multilatéraux ou bilatéraux.

Bien qu'offrant des opportunités importantes pour le développement, le secteur des infrastructures en Jordanie a enregistré une croissance modeste. Les préoccupations régionales en matière de sécurité ont entravé les efforts pour attirer des investissements internationaux majeurs et atténué une croissance économique domestique limitant ainsi la capacité d’investissement public. Certains progrès ont cependant été réalisés grâce à des partenariats public-privé (PPP) en particulier dans le secteur de l'énergie, ce qui indique un potentiel de croissance plus positif.

Le secteur de l'énergie

La Jordanie dépend presque totalement des importations de pétrole et de gaz pour satisfaire ses besoins énergétiques. Ainsi, selon le Ministère de l’Énergie et des Ressources minérales de Jordanie, 96 % des énergies (matières premières notamment) sont importées.

Dans une volonté de réduire la dépendance du pays aux importations d’hydrocarbures et suite à la rupture de l’approvisionnement en gaz naturel égyptien, le secteur de l’énergie fait actuellement l’objet d’une modernisation majeure via la mise en œuvre d’un Plan directeur de la Jordanie en matière d’énergie qui prévoit une stratégie de mix énergétique : 29% de gaz naturel, 14% grâce aux schistes bitumeux, 15% à 20% de renouvelable et 6% de nucléaire. Les objectifs de cette stratégie de diversification sont d’augmenter la contribution des ressources locales à 39 % contre 4% aujourd’hui, de réduire la part des produits pétroliers à 40 % et du gaz naturel à 29 %.

Les schistes bitumineux (oil shale)

Des efforts particuliers sont déployés pour mettre en valeur les schistes bitumineux en tant qu’alternative à l’énergie fossile ou au nucléaire. La Jordanie possède une des plus grandes réserves de schistes bitumineux dans le monde, aux côtés de la Russie, des Etats-Unis, du Brésil et de la Chine. Une concession a été par ailleurs octroyée à Shell. Il s’agit d’un projet à long terme qui ne devrait aboutir que dans 15-20 ans. Pour les réserves de surface, plusieurs consortiums étrangers étudient la faisabilité d’une exploitation. Une première concession a été octroyée.

Les énergies renouvelables

Les énergies renouvelables ainsi que l'efficacité énergétique ont dominé les manchettes locales ces dernières années. L'adoption en 2013 de la loi sur les énergies renouvelables a en effet donné un gros coup de pouce au secteur. L’énergie renouvelable représente aujourd’hui 7% de l’électricité générée en Jordanie.  Sa contribution au mix énergétique global du Royaume, devrait atteindre 25% d'ici 2021.

L’énergie renouvelable devrait provenir de trois sources : le solaire (300-600 MW), l’éolien (600-12000 MW) et l’énergie obtenue à partir des déchets (30-50 MW).

Les projets d'énergie renouvelable en Jordanie ont démarré en 2016 avec dix projets qui devraient générer 2 700 mégawatts d'électricité d'ici 2021, dont 715 mégawatts qui proviendront des ressources éoliennes. La « National Electric Power Company » (NEPCO) cherche à tirer parti des sources d'énergie renouvelables pour produire de l'électricité grâce à la mise en œuvre du projet du corridor vert, d'une longueur totale de 150 kilomètres, qui relie divers sites à travers le Royaume. Ce projet aidera à transférer l'énergie électrique de 800 à 1 000 mégawatts d'énergie renouvelable de la région sud du Royaume vers des centres de chargement dans d'autres régions du pays.

L’énergie nucléaire

Le Royaume est bien placé pour développer une industrie nucléaire. Le gouvernement jordanien a estimé que ses réserves d'uranium étaient de 140.000 tonnes, en plus de 59.000 tonnes supplémentaires dans des gisements de phosphates.

La Jordanie avait annoncé en 2015 avoir signé un accord-cadre avec la Russie qui facilitera la mise en œuvre de la première centrale nucléaire jordanienne qui satisfera les 40 % de ses besoins en énergie. Le réacteur nucléaire devait être composé de deux blocs de 1.000 mégawatts. Cependant, les autorités locales ont très récemment annoncé vouloir remplacer ce projet par un petit réacteur nucléaire modulaire et pour lesquels la Jordanie peut attirer les investisseurs, remplaçant la centrale nucléaire de 10 milliards de dollars. La Jordanie se concentre maintenant sur les petits réacteurs modulaires car les grands réacteurs pèsent lourdement sur le Royaume, compte tenu des conditions fiscales actuelles.

Le secteur de l'eau

La Jordanie est l’un des pays les plus pauvres en eau (il est classé 4e au niveau mondial). Cette pénurie pénalise tous les secteurs de l’économie jordanienne et représente un frein au développement national.

Consciente du fait que le manque d’eau est un problème récurrent, le gouvernement jordanien a créé le programme « Vision 2025 » pour faire face à ce problème de rareté de l’eau et a aussi entrepris un projet ambitieux visant à améliorer l'approvisionnement en eau de la Mer Morte en partenariat avec Israël.

Le gouvernement a également lancé une stratégie pour accroître la connectivité des ménages au réseau d'eaux usées d'Amman et de Zarqa qui implique la mise en œuvre de 21 projets (construction de nouvelles stations d'épuration, agrandissement et rénovation de plantes existantes et installation de nouveaux réseaux d'égouts). Tout ceci s’inscrit dans la « 2016-2025 National Water Strategy », qui prévoit de générer près de 550 millions de m³ d’eau supplémentaire.

En 2017, plus d’un milliard USD auront été investis dans le secteur de l'eau pour améliorer et augmenter l'approvisionnement, pour relier davantage de ménages au réseau d'égouts et augmenter la dépendance du secteur aux énergies renouvelables. Le Ministère de l'Eau et de l'Irrigation a ainsi achevé le méga projet « National Water Carrier » qui vise à relier les projets hydrauliques du sud du Royaume à des projets dans les régions du centre et du nord afin de mieux desservir les zones touchées par l'eau via un vaste réseau de 600 kilomètres de pipelines.

Divers autres projets sont en cours ou projetés. Pour plus d’information sur ces projets veuillez contacter le poste de Beyrouth BEIRUT beirut@hub.brussels.

Il est à noter que la Jordanie se situe à un haut niveau au niveau international en termes de collecte et de stockage de l'eau. En effet, le Royaume possède 12 grands barrages, plus de 165 étangs et 25 barrages de sable.

Immobilier, construction et projets touristiques

L’industrie du bâtiment est l’une des plus importantes. Ceci est particulièrement vrai pour les sous-secteurs suivants : les immeubles commerciaux, résidentiels, la rénovation des bâtiments, les services de conseil et de soutien, les produits manufacturés utilisés, etc.

La Jordanie souhaite développer son industrie touristique et investit dans plusieurs projets majeurs pour renforcer sa compétitivité dans la région. Une amélioration de la sécurité nationale et régionale sera essentielle pour soutenir ces plans d'expansion ambitieux actuels.

Un grand nombre de projets résidentiels, hôteliers et touristiques est prévu à court et moyen termes ou ont été lancés à Aqaba et dans la Mer Morte. Quant à la station balnéaire de la mer Rouge, d'ici à 2025, il y aura 12.000 chambres d'hôtel.

Pour plus d’information sur ces projets veuillez contacter le poste de Beyrouth BEIRUT beirut@hub.brussels.

Produits pharmaceutiques, cosmétiques et matériel médical

Le secteur médical

La Jordanie est devenue en quelques années le principal centre de soins du Proche et du Moyen Orient.

Ce développement a été rendu possible par la qualité des praticiens, du personnel et des équipements de pointe des hôpitaux jordaniens, et du fait de l'existence d'un cadre socio-culturel rassurant pour les visiteurs.

Les traitements pratiqués concernent généralement les maladies cardio-vasculaires, les maladies rénales, les greffes, la chirurgie orthopédique, la neurochirurgie, l’ophtalmologie et la chirurgie plastique, la chirurgie cardio-vasculaire et la neurochirurgie. La Jordanie est également devenue un leader au niveau arabe en traitant avec succès de nombreuses maladies à l'aide de cellules souches telles que la leucémie, l’Alzheimer, le Parkinson et le syndrome d'Hépatorénal.

Quant à la chirurgie plastique, le pays a attiré un nombre croissant de clients au cours des dernières années, à la fois jordaniens et internationaux, grâce à sa compétitivité sur le marché régional, offrant des prix relativement bas combinés à des services de haute qualité.

En tant que pays arabophone, la Jordanie est bien placée pour continuer à attirer les touristes médicaux des pays du golfe, qui devraient soutenir la demande croissante de meilleures installations et attireront donc les fabricants de dispositifs médicaux de technologies avancées.

L’augmentation du tourisme médical dans le royaume, l’évolution démographique jordanienne, avec une population jeune et en croissance, l’afflux d’Irakiens, de syriens et de libyens a entrainé la création de nouveaux projets hospitaliers et de bien-être dans le pays (transplantations d’organes, oncologie, bien-être thérapeutique, etc.).

Le secteur pharmaceutique

Le marché pharmaceutique joue un rôle essentiel dans l'économie jordanienne et a connu une expansion impressionnante au cours de cette dernière décennie en couvrant différents métiers tels que la recherche et le développement, l’emballage et la formation. La Jordanie est ainsi considérée comme leader dans ce secteur dans la région du Moyen-Orient.

Le royaume compte en effet plus de 20 fabricants pharmaceutiques représentant un volume de marché de 1,41 milliard de dollars, tous étant certifiés GMP (Good Manufacturing Practices) en conformité avec les régulations de l’Organisation mondiale de la santé. La majorité de ces entreprises ont établi des liens avec les fabricants internationaux. Parmi ces industries locales, 16 produisent essentiellement des médicaments génériques, 5 % de leur production sont dédiés à des sociétés pharmaceutiques étrangères. « Hikma Pharmaceuticals of Jordan » est l'un des laboratoires pharmaceutiques les plus importants du Moyen-Orient; ses produits sont commercialisés jusqu'aux États- Unis et en Europe.

Bien que le pays exporte fortement, il reste tributaire de fournisseurs étrangers.

Le secteur de la technologie de l’information et de la communication (TIC)

La Jordanie est l’un des pays les plus développés de la région du Moyen-Orient pour les TIC.

Le secteur des TIC contribue entre 12% à 14% du PIB et est ainsi le troisième secteur économique du royaume. Amman a par ailleurs été classée 10ème mondiale au classement des meilleures villes pour démarrer une entreprise IT.

La Jordanie est également le leader dans la région en établissant le 1er organisme de réglementation des télécommunications indépendant, avec un objectif de créer un environnement d'investissement équitable et concurrentiel.

Ce secteur important est également générateur d’exportations pour la Jordanie, principalement vers les pays du Golfe et un peu vers les États-Unis. Elles concernent principalement le développement de logiciels : médias et animation, graphisme, web design, applications sur les téléphones mobiles. Les entreprises jordaniennes ont ainsi acquis une réputation internationale pour offrir des produits et des services spécialisés en e-learning, e-gouvernement, e-banking, et multimédia ainsi que pour des services de l'arabisation et de localisation.

La Jordanie jouit donc d’une infrastructure TIC moderne et fiable.  Depuis, la privatisation de ce secteur, le marché des télécommunications, dont les revenus annuels tournent autour du 1,5 milliards USD, et celui de la téléphonie en particulier, a augmenté de manière exponentielle.

Industrie Agroalimentaire

Exposés aux produits venant de l’étranger, à cause de son manque de ressources naturelles d’une part et pour répondre, d’autre part, à la demande d’un tourisme de plus en plus exigeant en termes de variété, les jordaniens s’intéressent de plus en plus aux produits de qualité qu’on peut leur offrir, le prix restant malgré tout un critère déterminant.

Les sous-secteurs qui offrent les plus d’opportunités sont:

  • Les viandes bovines;
  • Les produits alimentaires à valeur ajoutée;
  • Les aliments transformés;
  • La confiserie et le chocolat;
  • Les légumes congelés, en particulier les pommes de terre.

Il existe également des débouchés évidents pour les entreprises produisant du Halal.

En termes de distribution, les enseignes de grande distribution alimentaire (Carrefour, Cozmo, Miles, SafeWay, etc.) n’ont cessé de se développer ces dernières années et ont d’importants projets d’expansion à court et moyen termes. Ces plans d’expansion vont évidemment de pair avec une croissance de la demande pour les produits alimentaires occidentaux.

Sources/ Attachée économique et commerciale BIE/AWEX

Mme Nada ABDUL RAHIM

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