Conjoncture économique
Le pays est reconnu comme possédant une des économies les plus libérales. Ainsi, avec un PIB nominal de 31,9 Mds USD, Bahreïn est une petite économie ouverte sur le monde. Sa position géographique est idéale pour les investisseurs et entrepreneurs souhaitant accéder aux marchés du Golfe et particulièrement à l’Arabie saoudite. Le pays possède également l’une des mains d’œuvre les plus qualifiées de la région.
L’économie du royaume de Bahreïn, malgré des efforts de diversification économique reste largement dépendante de l’évolution des prix du pétrole. La diversification industrielle du Bahreïn a été entamée dès 1971 lorsque le pays s’est lancé dans la production d’aluminium. Au fil des années, la production d’aluminium a augmenté ses capacités pour atteindre aujourd’hui les 930 000 tonnes par an plaçant Bahreïn parmi les leaders mondiaux du secteur. Cette industrie contribue ainsi à 12% du PIB et représente 28% des exportations du pays. De plus, Manama, la capitale du pays, concentre les différentes institutions financières (environ 200 institutions) représentant 17% du PIB. Le secteur bancaire constitue la part la plus importante des services financiers avec plus de 186 Mds USD d’actifs bancaires. Bahreïn est un des leaders de la finance islamique regroupant la plus grande concentration au monde d’institutions financières spécialisées dans ce secteur.
Le pays enregistre depuis quelques années la plus forte croissance des pays du Golfe. Après un ralentissement de l’économie en 2015, Bahreïn a enregistré une croissance relativement dynamique avec des progressions du PIB de 3,2% et 3,9% respectivement en 2016 et 2017. Le royaume connait ainsi depuis quelques années la plus forte croissance des pays du CCG.
Par ailleurs, Bahreïn ne dispose pas de politique monétaire indépendante. Il y a en effet parité fixe avec le dollar US fixée à 1 BHD = 2,35 USD. L’évolution du taux de change est donc liée à l’évolution du dollar américain, ce qui fait que le taux de change n’est pas impacté par des facteurs locaux.
Situation économique actuelle
L’épidémie de coronavirus aura sans aucun doute un impact important sur l’économie du pays. La priorité de Bahreïn à court terme sera d’atténuer les effets de la crise économique et sociale actuelle. La chute des prix du pétrole, dont le prix moyen est estimé à 32,1$ du baril en 2020, privera également le pays d’une grande partie de sa source de revenus.
En ce qui concerne le tourisme, secteur dans lequel les Bahreïnis ont largement investi, celui-ci devrait également être largement impacté négativement en raison des interdictions de voyage, des restrictions de mouvement et de l’annulation des grands évènements. Ainsi, le Grand Prix de Formule 1 de Bahreïn qui devait initialement se dérouler à huit clos le 22 mars 2020 a été ensuite reporté à une date ultérieure.
Malgré les différentes mesures prises par le gouvernement pour relancer l’économie (voir onglet COVID-19), selon les estimations actuelles, le PIB devrait se contracter de 1,9% en 2020. Toutefois, on peut s’attendre à une hausse probable des prix du pétrole et un retour à la normale de l’activité économique en 2021. De plus, l’expansion de la raffinerie SITRA possédée par la BAPCO (Bahrain Petroleum Company) devrait avoir un effet favorable sur la croissance du PIB. En effet, un nouvel oléoduc reliera la raffinerie à une usine dans l'est de l'Arabie saoudite appartenant à Saudi Aramco, la compagnie pétrolière nationale saoudienne. Cet oléoduc permettra d’augmente la capacité de traitement de BAPCO de plus de 40%, la faisant passer de 267 000 barils/jour à 380 000 barils/jour.
En ce qui concerne le secteur non pétrolier, l'expansion de la fonderie d'Aluminium Bahreïn (détenue en majorité par l'État) améliorera les recettes des exportations non pétrolières à la suite de la pandémie de coronavirus, lorsque la demande mondiale se redressera. L'adoption de politiques favorables aux entreprises, notamment une nouvelle loi sur les faillites, une loi sur la transparence des données et une réglementation plus stricte en matière de cybersécurité, devrait également avoir un effet favorable sur les investissements privés à partir de 2022. En outre, le royaume devrait relancer sa campagne touristique visant à promouvoir Bahreïn en tant que destination internationale pour le tourisme de loisirs et de santé. Néanmoins, les frais de visa relativement élevés (malgré une réduction en janvier), ainsi que la forte concurrence des pays voisins, devraient limiter l'expansion globale du secteur touristique. Selon les estimations actuelles, ces développements donneront une impulsion à la croissance économique qui devrait atteindre 3,2% en 2024.