La Colombie dispose d’un grand potentiel pour développer des énergies propres à partir de l'eau, du vent, du soleil et des résidus de biomasse (comme la canne à sucre, l'huile de palme, le riz et les plantains), en raison de sa situation géographique et de la variété des climats et des écosystèmes. Les ressources disponibles, telles qu'un rayonnement solaire de 194 W/m2, des vents constants avec des vitesses moyennes de 9 mètres par seconde (à 80 mètres de hauteur) à La Guajira, et un potentiel énergétique d'environ 450 000 TJ (térajoules) par an en déchets de biomasse, représentent un attrait important par rapport à d'autres pays.

Aujourd'hui, 70 % de l'énergie produite en Colombie provient de centrales hydroélectriques. Cependant, ce pourcentage est affecté par les phénomènes climatiques qui provoquent de longues périodes de sécheresse. Selon l'Association des énergies renouvelables (Ser Colombia), il est nécessaire de compléter la production d'énergie avec des alternatives indépendantes - éolienne, solaire, géothermique, marée motrice et biomasse, pour couvrir la demande actuelle.

Petit à petit, les énergies renouvelables commencent à apparaître dans la vie des Colombiens. Même si la capacité installée est encore faible, le potentiel est encourageant : la biomasse issue de la bagasse de canne à sucre et d'autres matières premières du palmier à huile, permet de générer et de cogénérer de l'énergie pour les secteurs économiques. 

C’est ainsi que dans la Guajira qui a un fort potentiel dans le solaire photovoltaïque a connu une croissance accélérée durant ces dernières années et on s'attend à ce que ceux-ci, d’ici 2030, atteignent 18% de l'énergie totale du pays.

Afin de donner vie aux énergies nouvelles, il était nécessaire de réglementer la loi 1715 de 2014, qui donne un signal politique en faveur de la promotion du développement et de l'utilisation des énergies renouvelables non conventionnelles, également appelées énergies vertes ou propres.

Le gouvernement national a publié le décret 0570 du 23 mars 2018, qui établit les lignes directrices pour promouvoir l'engagement à long terme de projets de production d'électricité à partir de sources renouvelables et complémentaires. Ce projet devrait accélérer la croissance de ces technologies.

En 2020, le gouvernement national a publié également le décret 829 du 10 juin 2020, par lequel des incitants financiers sont prévus pour les personnes ou les petites entreprises qui utilisent ou produisent un type d'énergie non conventionnelle, surtout de nature renouvelable.

Ce décret émis par le gouvernement facilite l'accès aux incitants fiscaux définis dans la loi 1715 de 2014, car en déléguant l'Unité de planification minière et énergétique (UPME) comme seule entité pour évaluer et certifier les projets de sources d'énergie non conventionnelles, le temps moyen de traitement passera de trois mois à 14 jours.

En termes de réglementation sectorielle, la Colombie obtient de bons résultats car c'est grâce à cette gamme d'incitants fiscaux et économiques que les investisseurs, tant nationaux qu'étrangers, sont attirés pour développer des projets dans le pays. Cette loi et les décrets réglementaires, sont le principal outil pour assurer la diversité de l'approvisionnement énergétique, la compétitivité au sein du marché de l'électricité et la protection de l'environnement.

Le pays est considéré comme ayant un secteur énergétique mature et robuste. Ces résultats sont la conséquence d'un effort du gouvernement national et des acteurs locaux et étrangers du secteur. 

Le panier d'électricité actuel est "propre", puisque 70% de la production se fait au départ de l'eau : les centrales hydroélectriques sont les plus grands fournisseurs d'énergie du pays (70%), suivies par les centrales thermoélectriques à base de gaz naturel et de charbon, qui fournissent un total de 29%, et le 1% restant est constitué de l'autoproduction, la cogénération, l'éolien et le solaire.

Un examen plus approfondi des énergies renouvelables non conventionnelles

En termes de puissance installée, la biomasse (80 mégawatts) vient en tête de liste des sources d'énergie verte, suivie de l'énergie éolienne (20 mégawatts) au parc Jepirachi de La Guajira et de l'énergie solaire (10 mégawatts). Le potentiel est énorme et l'intérêt des entreprises : il y a 294 projets à l'UPME, dont la plupart sont solaires. L'Asociación de Energías Renovables de Colombia (SER) souligne que dans les projets d'énergie solaire il y a plus de quatre mille mégawatts d'énergie enregistrés auprès de l'Unité de planification des mines et de l'énergie (UPME). Il s'agit à la fois d'initiatives à grande échelle et à petite échelle : depuis des centres commerciaux qui réfléchissent à des projets photovoltaïques jusqu’aux grandes initiatives de production d'énergie solaire et éolienne. Apparemment, le potentiel de production à petite échelle dans toute la Colombie est gigantesque et, à grande échelle (photovoltaïque), des projets de plus de 500 mégawatts sont en cours de développement.  En ce qui concerne la production photovoltaïque, la Colombie a les meilleurs niveaux de rayonnement solaire par rapport aux pays européens. En termes de ressources, il y a un budget et un potentiel sur l'ensemble du territoire. La meilleure ressource photovoltaïque se trouve sur la côte et dans l'Orénoque et c’est dans ces régions qu'il y a le plus de projets, ainsi qu'à Tolima, Huila et dans la Valle del Cauca. L'énergie éolienne est un monde à plus grande échelle: une ressource plus concentrée dans la région de la Guajira et aussi dans les Santanderes. Il s'agit de projets de plus de 100 mégawatts, dont certains sont déjà raccordés au réseau et d'autres dépendront de la construction de nouveaux projets. L'un des avantages de l'énergie produite dans la Guajira est qu'elle est de très haute qualité et constante, tous les jours de l'année, ce qui a un impact favorable sur le prix pour l'utilisateur final.

Énergie éolienne et solaire    

L'énergie éolienne et solaire en Colombie fait partie des sources renouvelables non conventionnelles à fort potentiel, avec un développement accéléré.  L'UPME estime qu'avec l'énergie éolienne, le pays atteindra une capacité d'expansion installée de 12 % d'ici 2031, multipliant par 100 la capacité actuelle. En ce qui concerne le solaire, qui a actuellement une capacité installée de 6 %, il devrait atteindre 18 % d'ici 2031.  En termes de mégawatts, l'énergie éolienne est plus élevée, mais en termes de nombre de projets, la plupart d'entre eux sont solaires, bien qu'ils soient très petits.

Le ministre de l'énergie et des mines, Diego Mesa Puyo, a déclaré cette année 2020 que le pays aura des projets d'énergie solaire et éolienne de 2 800 mégawatts installés ou en construction en 2022, dépassant pour la deuxième fois l'objectif de 1 500 mégawatts dans l'incorporation de sources d'énergie renouvelables non conventionnelles, inclus dans le Plan national de développement.

Au cours de ce second semestre 2020, des projets d'autoproduction et des contrats bilatéraux entreront en vigueur, fournissant plus de 300 mégawatts de capacité installée en plus de ceux déjà existants, et en 2022 la Colombie atteindra, comme mentionné, 2 800 mégawatts installés ou en construction, avec plus de 50 projets d'initiative privée, en ce compris ceux qui ont été attribués lors des enchères de 2019. Ces dernières années, des entreprises internationales telles que Trina Solar, EDP Renováveis, Nordex, Enel Green Power, entre autres, ont débarqué avec succès dans le pays.

Les sources d'énergie renouvelables non conventionnelles seront les protagonistes de la réactivation durable de la Colombie. Le pays compte 14 projets de production de ce type de technologie, neuf éoliens et cinq solaires, qui totalisent plus de 1,6 milliards d’euros d'investissement et plus de 6 000 emplois, à La Guajira, mais aussi dans les départements du Cesar, Tolima, Córdoba et Valle del Cauca.

La Colombie a été reconnue comme une réussite en Amérique latine en raison de l'impulsion qu'elle a donnée à l'incorporation de sources d'énergie renouvelables non conventionnelles. L'année dernière, elle a grimpé de 9 places dans le classement de la transition énergétique établi par le Forum économique mondial avec la participation de 115 pays. Roberto Bocca, directeur de l'énergie et membre du comité exécutif du Forum économique mondial, a souligné l'effort du pays pour intégrer ce type de sources dans sa matrice électrique.

Projets d'énergie éolienne

Les projets éoliens du pays sont plus grands que les projets solaires, et ils sont concentrés dans l'Alta Guajira.  La capacité éolienne actuelle est de 0,12% et elle provient du parc éolien de Jepírachi qui a été le premier projet d'énergie éolienne en Colombie. Ce parc éolien, appartenant à la société EPM, a une puissance installée de 19,5 mégawatts de puissance nominale ou maximale. 

Au moins 65 parcs éoliens seront en service en 2.031 dans l'Alta et Media Guajira. Il s'agit de l'installation de plus de 2 600 aérogénérateurs qui, d'ici 2.031, fonctionneraient dans ces parcs pour produire 6 500 mégawatts pour le système national interconnecté. Les neuf premiers projets devraient être mis en service d'ici 2022 et produire 1 139 mégawatts.

Enfin, lorsque tout sera installé, La Guajira aura la capacité de produire 30 gigawatts (GW), soit presque le double de ce que le pays consomme actuellement.

Dans la deuxième phase, il est prévu que les 19 entreprises intéressées à faire avancer ces projets investissent environ 6 milliards de dollars. Selon les experts, La Guajira est en train de devenir la première puissance éolienne de Colombie et l'un des plus importants centres de transition énergétique du continent.

En effet, si elle continue dans cette voie, en 2050, ce type d'énergie pourrait générer 16 GW dans le pays, soit la consommation actuelle de la Colombie avec les centrales hydroélectriques et thermoélectriques.

Les multinationales avancent déjà au niveau des installations de tours de mesure du vent, dans la réalisation d'études d'impact environnemental, de gestion des licences et de consultations préalables. Chaque entreprise travaille sur un ou deux parcs éoliens afin de fournir de l'énergie au réseau de transmission en cours de construction par le Grupo de Energía de Bogotá. Ainsi, d'ici 2022, il pourra vendre de l'énergie au système national, en commençant par un parcours électrique qui ira d'Uribia aux collecteurs situés dans le village de La Loma, à El Paso César.

Au sein de l'Agence nationale des licences environnementales (ANLA), six projets ont déjà obtenu une licence environnementale pour la production d'énergie à partir de sources d'énergie renouvelables non conventionnelles (FNCER) : trois solaires et trois éoliennes. Ces trois derniers seront situés à La Guajira.

Alpha, qui produira entre 200 et 250 MW, et Beta de 280 MW, par exemple, seront situés à Maicao (district de Limoncito) et Uribia, respectivement. L'objectif de Grupo Energías de Portugal (EDP), une multinationale qui a obtenu les contrats par le biais de sa filiale EDP Renováveis, spécialisée dans les énergies renouvelables, est de commencer ses activités en 2022, après avoir investi 500 millions de dollars.

Projets d'énergie solaire

En Colombie, l'utilisation de l'énergie solaire est devenue une alternative de plus en plus populaire, notamment pour la production d'électricité. La situation géographique privilégiée pour l'irradiation énergétique, le développement de nouvelles technologies, l'essor de nouveaux marchés d'énergies renouvelables non conventionnelles et les avantages fiscaux de la loi 1715 de 2014, ont généré un environnement idéal pour le développement de petits et grands projets basés sur ce type d'énergie, faisant du pays une référence pour le développement des énergies renouvelables.

L'Unité de planification minière et énergétique (UPME) a publié des informations détaillées sur les projets de développement des sources renouvelables en Colombie au 31 juillet de cette année.

Il existe actuellement 271 projets photovoltaïques totalisant 8 855 MW. 54 d'entre eux ont commencé à être construits en 2018, 159 l'année dernière et 58 cette année 2020.

L'UPME et le ministère des mines et de l'énergie estiment que d'ici 2030, environ 10 % de la consommation d'énergie en Colombie proviendra de projets photovoltaïques ou solaires, car le nombre de ce type de projets augmente avec le temps.

Par exemple, GreenYellow Colombia a annoncé en juin dernier, la stratégie pour l'installation de 11 parcs solaires pour la production d'énergie dans différentes régions du pays. Avec un investissement de près de 100 millions de dollars, l'installation du parc solaire "Pétalo de Córdoba 1" dans la municipalité de Planeta Rica est en cours. 28 728 panneaux solaires y seront installés pour un total de 12 MWp.

Ce parc solaire deviendra la première grande ferme de l'entreprise GreenYellow en Colombie, occupant une superficie d'environ 13,5 hectares. Les dix autres projets de parcs solaires seront installés au cours des deux prochaines années dans les régions de Magdalena, Bolivar, Boyaca et Tolima. L'objectif est de diversifier la matrice énergétique d'une manière durable et respectueuse de l'environnement et des ressources naturelles.

Un autre projet photovoltaïque important dans le pays est le projet Sebastosol, qui a une puissance de 700 MW et est situé dans la ville de Cimitarra, dans le département de Santander. Il s'agit du plus grand projet photovoltaïque actuellement approuvé en Colombie.

Le deuxième plus grand projet est la centrale de 300 MWP (en fait 240 MW CA) de SC Solar San Martin que son promoteur, la société SC Solar SAS, veut construire à El Paso, dans le département de Cesar, où se trouve actuellement la plus grande centrale photovoltaïque de Colombie, le parc solaire de 86 MW d'El Paso de la société italienne Enel.

En outre, le registre compte cinq autres projets photovoltaïques d'une puissance de 200 MW, un de 181,2 MW, un autre de 120 MW, un de plus de 102 MW, trois de 100 MW, trois de 99 MW, et bien d'autres dizaines de puissances variables entre 1 MW et 80 MW.

Normativité : avantages de la Loi 1715

•             Permet aux autogénérateurs de livrer l'énergie excédentaire au réseau.

•             Favorise l'efficacité énergétique dans tous les processus de la chaîne énergétique.

•             Stimule la production distribuée, c'est-à-dire la production d'électricité à proximité des centres de consommation.

•             Établit des incitants fiscaux pour l'investissement dans des projets provenant de sources d'énergie non conventionnelles : réduction de l´impôt sur le revenu annuel, exclusion de la TVA, exonération du paiement des redevances et application du régime d'amortissement accéléré.

•             Impulse des solutions hybrides combinant des sources locales de production d'électricité et des sources diesel pour les zones non interconnectées.

•             Crée le « Fonds pour l'énergie non conventionnelle et la gestion efficace de l'énergie » (FENOGE), afin de financer des programmes favorisant les sources d'énergie non conventionnelles et la gestion efficace de l'énergie.

 

NB : Cette note a été actualisée en novembre 2020.

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