Le CES, c'est The Place To Be pour les sociétés de la 'tech' wallonne

Nous avons rencontré Jean-Baptiste Lorent, directeur du marketing et des ventes chez IntoPIX. Présente pour la 3e année consécutive au Consumer Electronic Show de Las Vegas, la société wallonne l’affirme, le CES n’est pas un salon réservé aux multinationales, que du contraire… L’occasion de découvrir les enjeux d’un tel salon à travers les yeux d’une PME wallonne. Rencontre.

Créée en 2005, Intopix est une société brabançonne spécialisée dans la compression vidéo à très faible consommation d’énergie pour ensuite restituer une image sans perte de qualité. Une technologie à laquelle les équipementiers du monde entier s’intéressent pour continuer de proposer des produits à la pointe de l’innovation. C’est donc tout naturellement que nous avons rencontré des membres de son équipe dans les allées du CES.

 

Bonjour Jean-Baptiste Lorent. La première question que nous souhaitions vous poser est simplement pourquoi vous vous rendez au CES ?

Jean-Baptiste Lorent (JBL) : C’est simple, comme vous le savez, la vidéo est devenue omniprésente dans notre environnement. Elle se trouve dans nos tous objets connectés comme les smartphones, les montres et même dans les nouveaux frigos. Et toutes ces technologies sont réunies au CES.

AWEX : Pourtant vous ne proposez pas de « produit fini » ?

JBL : C’est vrai, mais même si notre produit n’intéresse pas directement le grand public, il intéresse par contre les équipementiers technologiques qui proposent des produits finis. Nous sommes un point d’accroche entre les marchés B2B et B2C. Du coup ça reste logique pour notre stratégie de venir ici à Las Vegas.

AWEX : Comment une société de votre taille (30 personnes) aborde le plus grand salon mondial de l’électronique ?

JBL : Nous y allons depuis 3 ans. La 1e année nous sommes partis en prospection et notre équipe ramenaient du monde sur les stands. Maintenant nous organisons nos rendez-vous à l’avance, nous avons quelqu’un qui organise les rendez-vous spécifiques avec les gros équipementiers ou les fabricants. Ce qui a aussi changé, c’est que les gens qui arrivent sur notre stand ne viennent plus vraiment par hasard. Ils ont déjà une idée de ce que l’on fait.

AWEX : Est-ce une erreur de penser que ce genre d’événements n’est accessible qu’aux « grands » ?

JBL : Je dirai que c’est même le contraire. Par exemple, Apple n’est pas physiquement présent au CES. Leurs commerciaux et experts arpentent bien entendu les allées du CES, mais en temps que prospecteurs ou clients. Si vous êtes une petite société et que vous souhaitez vous faire connaître et tâter le marché, c’est une opportunité à ne pas manquer. C’est vrai que ça demande beaucoup de préparation et d’énergie pour aborder ce salon. Mais s’il ne fallait en faire qu’un par an, ce serait certainement celui-ci tant il est généraliste. Je suis émerveillé par la diversité de startups présentes ici. Tout le monde a sa place ici.

Bienvenue sur le stand Intopix au CES 2020 !

Jean-Baptiste Lorent, Directeur Marketing & Sales chez Intopix

"C’est un petit bonheur quand nous rencontrons une société de l’autre bout du monde qui nous dit : « J’ai déjà entendu parler de vous »."

Jean-Baptiste Lorent

AWEX : La marque ‘CES ‘, c’est un atout à mettre en valeur pour une société ?

JBL : C’est une bonne vitrine, un gage de qualité que de montrer qu’on y était. Ça ne se mesure pas directement, mais ça crédibilise votre action.

AWEX :  Et comment se déroule une journée type sur ce salon ?

JBL : Quelques mois avant, nous préparons un agenda le plus condensé possible sur certains moments de la journée pour avoir aussi du temps pour visiter et prospecter d’acteurs stands une fois sur place. C’est tellement grand que l’on ne peut pas se permettre de se balader et d’improviser. Nous sommes quatre, donc nous faisons des rotations entre nous et quadrillons par zones (automative, VR…) ou pays. Au minimum une personne reste sur le stand.

AWEX : Avez-vous un souvenir particulier à partager avec nous ?

JBL : Au-delà-des surprises technologiques propres au CES comme des robots qui jouent au pingpong ou des écrans déroulant comme des stores qui impressionneraient n’importe quel quidam, j’en ai bien un tout simple qui nous touche. C’est un petit bonheur quand nous rencontrons un une société de l’autre bout du monde qui nous dit « j’ai déjà entendu parler de vous ».

AWEX : Pouvez-vous mesurer directement la rentabilité d’un tel salon ?

JBL : C’est très difficile à mesurer à court terme. Entre la première rencontre et la signature, il peut se passer plusieurs mois voire plusieurs années. Et entre temps on s’est déjà recroisé sur d’autres salons, où lors d’autres meetings, voire au CES suivant. Dans notre cas, la 1e année nous n’avons rien signé, seulement pris quelques contacts. Par contre la 2e année nous n’avions déjà plus de temps libre tellement nous avions de leads.

AWEX : Vous êtes actuellement présent au CES avec l’AWEX. Que vous apporte cette collaboration ?

JBL : Nous avons déjà fait 4 salons avec l’AWEX. Ça nous apporte une puissance de frappe plus grande que si nous organisions tout en interne. Pour certains salons de niche nous y allons seuls, mais pour les grands salons comme le CES nous gagnons en organisation et visibilité en étant tous regroupé sous la bannière Digital Wallonia.

Travailler avec les équipes de l’AWEX c’est une aubaine pour nous. Nous n’hésitons même plus.

AWEX : Pour terminer, quels conseils donneriez-vous aux nouvelles entreprises qui envisageraient de participer au prochain CES ou à un salon du genre ?

JBL : C’est tellement grand qu’il faut bien se préparer avant. Vous devez bien prospecter sinon vous n’aurez pas le temps d’être efficace une fois sur place. Pour ce faire, vous devez prendre de l’inspiration, envisager des partenariats, ‘chasser’ les responsables sur les réseaux comme LinkedIn. Tout ça avant même d’imaginer vendre. Il faut bien savoir que tout ne se passe pas en un seul salon. Il faut revenir plusieurs fois et c’est parfois après 2 ou 3 salons seulement qu’il se passe quelque chose de concret…

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