Le profil des Connectés

Les pays clés

Les mots clés

Pays-Bas, Danemark, Suède, Norvège, Finlande

consensus, coopération, décentralisation, prise de risque, bien-être, éthique sociale

 

Nous voilà dans une autre région du monde, géographiquement identifiable : le nord de l’Europe. Certains seront peut-être surpris d’y voir figurer les Pays-Bas, sauf ceux qui ont l’habitude de les fréquenter. C’est le rapport social très puissant qui relie tous les habitants qui justifie l’appellation de CONNECTÉS. Prenez le temps d’observer les chiffres que je vous indique ci-dessous, en les comparant aux nôtres. Pour plus de facilité, je n’analyse ici qu’un pays à la fois. L’ensemble des scores est disponible en annexe. Mais les Pays-Bas sont très caractéristiques. Qu’observons-nous ?

 

Dimensions

Français

Belge

Néerlandais

Le rapport au pouvoir, à l’autorité

68

65

38

L’individualisme

71

75

80

La masculinité

43

54

14

Le rapport à l’incertitude

86

94

53

Le rapport au pouvoir

Par rapport à nous, les Pays-Bas sont beaucoup moins sensibles à l’autorité. Ce n’est pas le pouvoir – d’ailleurs fort décentralisé chez eux – qui importe, c’est l’individu. Nous serons donc parfois surpris de les voir si « décontractés » dans des circonstances où notre bienséance nous ordonne d’être plus formels et respectueux. C’est cette décontraction qui crée un malentendu auprès des Belges qui ressentent les interventions des Néerlandais comme « arrogantes ».

L’individualisme

Je me souviens de ma surprise lorsque j’ai découvert pour la première fois ce score. Selon les clichés que j’avais de la Scandinavie, j’aurais bien juré qu’une forme de collectivisme existait dans cette culture, orientée vers le « social ». Mais la force de la méthode Hofstede, c’est de nous permettre de comprendre l’origine des caractéristiques observées. Le Scandinave est profondément individualiste, c’est l’élément repris ci-après qui lui donne ses caractéristiques sociales…

Le rapport à la motivation, la masculinité

Un score de 14 pour la masculinité, soit très faible, nous indique qu’il est dans la recherche constante de l’harmonie avec son entourage. Entourage humain, d’où cette capacité à rechercher infatigablement le consensus. Entourage naturel, d’où cette propension à respecter son environnement à tel point qu’il faisait de l’écologie bien avant que nous n’en découvrions le concept.

Cette recherche du consensus est différente de ce que nous appelons – dans notre culture Diplomatique – le compromis. Chez nous, le compromis est un accord équitable entre deux points de vue différents. Pour prendre un image « colorée », si un compromis devait être réalisé entre la couleur noire et la couleur blanche, le compromis typique de chez nous conviendra que les 50 premiers % de la solution devront être noirs et les autres 50% devront être blancs. Ceci permettrait « aux deux camps » de pouvoir se targuer d’avoir obtenu quelque chose. Chez les Connectés, un consensus s’apparente plutôt à l’élaboration d’un mélange des couleurs, et les deux parties conviendront de s’asseoir autour de la table et de réaliser ensemble la couleur grise – l’une espérant bien obtenir un gris clair, alors que l’autre souhaitera un gris foncé. Nous serions alors surpris de constater que chacune des parties défendra corps et âme le gris finalement décidé. C’est là que réside la différence entre le consensus et le compromis. Car avec notre méthode, nous remettrons sans cesse en cause le compromis, qui ne représente après tout que 50% de notre solution favorite.

Quant à l’autre aspect de la Masculinité qui est le besoin de compétition et de réussite, le Connecté met – en toute conscience – un point d’honneur à prouver que réussite ne veut pas dire compétition, et qu’il y a moyen, entre personnes de bonne volonté, de créer des dynamiques positives, sans devoir sacrifier les plus faibles. Les Connectés s’imaginent sur un navire, dont tous les passagers partagent les mêmes valeurs, et dont il est évident qu’ils arriveront tous – ensemble – à bon port. Comprenez-vous déjà les longues discussions que nécessitera l’arrivée d’un nouveau passager (vous) ?

Le rapport à l’incertitude

Les Scandinaves sont moyennement sensibles à l’incertitude. Evidemment beaucoup moins que nous, Français et Belges, mais qui ne l’est pas ?

 

Extrait de l’ouvrage « Négociation internationale : l’entretien de vente en B to B », de Jean-Pierre Coene – Editions Edi.Pro (novembre 2021)

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