L’entreprise qui vend en Belgique est souvent trop peu consciente de la nécessité d’un emballage adapté à sa marchandise, au(x) mode(s) de transport utilisé(s) et au(x) condition(s) climatique(s) rencontrée(s) dans les pays de transit.

Du fait de la faible distance à parcourir à l’intérieur de notre pays, le plus souvent par voie routière (soit par camion si on a un certain nombre de palettes, ou soit par camionnette si la marchandise consiste en cartons ou boîtes, par exemple), les expéditeurs prennent insuffisamment en compte la nécessité d’emballer correctement leurs produits.

L’utilisation des INCOTERMS 2020 de la Chambre de Commerce International implique que le vendeur emballe correctement la marchandise pour la destination finale et le(s) mode(s) de transport renseigné(s) dans le contrat, et pas uniquement pour le lieu de livraison mentionné dans l’incoterm retenu. Ainsi, un contrat/bon de commande qui utilise l’incoterm FCA avec l’indication du lieu de l’entrepôt du vendeur n’impliquera pas le même emballage s’il est renseigné que la marchandise sera acheminée par la route aux Pays-Bas, en conteneur maritime en Chine ou par avion dans ce même pays.

 

Le Vendeur/Fabricant devra toujours au préalable :

  • Prendre conscience de sa marchandise et des risques propres (le chocolat fond à la chaleur mais blanchit au froid ; de la colle prend feu à une certaine température car il s’agit d’un solvant mais si elle est en présence de température négative, sa qualité pour son utilisation sera altérée).
  • Savoir quel mode de transport sera utilisé et les conditions rencontrées sur son parcours (la bière envoyée en conteneur maritime en Asie rencontrera des températures élevées à très élevées selon les saisons en traversant le canal de Suez l’été, alors que si elle est acheminée par train en Chine, elle traversera des régions très froides en hiver et très chaudes en été, par exemple au Kazakhstan).  Il conviendra également de tenir compte des transbordements si le transport aérien n’est pas direct (un vol Bruxelles-Singapour direct ne va pas mettre en présence la marchandise dans les mêmes conditions que s’il s’agit d’un vol Bruxelles-Dubai avec transbordement sur un second vol pour Singapour).
  • Connaître les règles d’acceptation des emballages dans le pays du client (les pays adhérant à la règlementation ISPM15 imposent l’utilisation de bois traité dans les emballages et les palettes EURO usuelles en Union européenne ne remplissent pas cette condition).
  • Voir si des règles « écologiques » peuvent restreindre l’acceptabilité d’emballages plastiques (nous parlons bien ici de l’emballage qui protège la marchandise transportée) (en Arabie Saoudite p. ex.).
  • Obtenir le type de moyens de transport et les dimensions/poids acceptables : un camion semi-remorque usuel circulant en Europe est standardisé sur des dimensions intérieures (longueur 13,6m et largeur 2.4m minimum), alors que le conteneur maritime l’est sur des dimensions extérieurs (longueur 6/12/13,6m et largeur 2,4m). Pour le transport aérien, il est important de tenir compte des types d’avion pouvant acheminer la marchandise vers une destination donnée : les avions court/moyen et long courrier n’ont pas les mêmes soutes (et transportent également les passagers et leurs bagages) ou les mêmes capacités de chargement que les avions cargo.

La prise en compte de ces premiers éléments permet d’éviter des erreurs qui rendent les marchandises intransportables ou pire, les endommagent pendant l’acheminement, ce qui risque de se retourner contre le fournisseur, même lorsque le contrat applique des incoterms E, F ou C qui mettent les risques à charge de l’acheteur car ce dernier ou son assureur pourront se retourner contre le vendeur pour défaut d’emballage.

Vincent REPAY - Conseiller en Commerce extérieur (février 2021)

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