Le 1er janvier 2024, les BRICS, fondés en 2009 à l’initiative de la Russie, deviendront les BRICS+. Telle a été la décision prise à l’issue du sommet des BRICS qui s’est tenu à Johannesburg en août 2023. Ce groupe de pays guidés par la volonté de s’imposer comme un moteur important pour faire entendre les ambitions du Sud Global est désormais le premier forum économique des pays en développement.

Le bloc, jusqu’à présent fort de 5 membres, a intégré 6 nouveaux états. Les BRICS+ comprennent ainsi les états suivants : Brésil, Russie, Inde, Chine (membres fondateurs du BRIC), l’Afrique du Sud (ainsi devenu BRICS), l’Argentine, l’Egypte, l’Ethiopie, l’Iran, l’Arabie Saoudite et les Emirats Arabes Unis. Ils occupent un poids croissant dans le monde : ils comptent dans  leurs rangs les deux géants qui dépassent chacun plus de 1,4 milliard d’habitants. Les Brics+ totalisent 46% de la population et 29% du PIB mondial, soit une part plus importante du PIB mondial que le G7.

Cet élargissement traduit la volonté de nombreux états -dont la Chine- de promouvoir leurs intérêts nationaux et de faire contrepoids à l’ordre mondial dicté par l’occident. Ils sont à la recherche d’un système multipolaire, susceptible de mieux servir les intérêts du Sud Global.
Il n’empêche que de nombreuses dissentions existent entre les pays membres , lesquels ne souhaitent au final être dirigés ni par l’occident ni par la Chine. Qui plus est, les BRICS+ n’ont pas de systèmes politiques et économiques similaires ni d’agenda commun. Pour certains membres -surtout les nouveaux- il s’agira essentiellement de diversifier leurs échanges et partenariats internationaux et leurs investissements et non de participer à un plan anti-occidental.

Parmi les objectifs poursuivis : accroître leur influence au sein d’organisations multilatérales, réduire leur dépendance face au dollar américain, de mieux faire entendre leur voix sur des questions telles que le climat ou la finance.

Néanmoins, le groupe des BRICS+ reste un groupe très hétérogène et se trouve notamment dominé fortement par le poids de la Chine. Il connaît aussi des tensions come celles entre la Chile et l’Inde.

Par ailleurs, les BRICS se sont dotés de leur propre institution financière, la Nouvelle Banque de Développement concurrente d’institutions comme la Banque Mondiale ou le FMI.
Cette dynamique pourrait poursuivre sur sa lancée à l’avenir : plus de 20 pays étaient officiellement candidats en 2023 et au total près de 40 états ont manifesté de l’intérêt pour l’organisation.

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