Fin décembre 2021, le ministère équatorien des affaires étrangères a présenté une demande d'adhésion à l'Accord global et progressif pour le partenariat transpacifique (CPTPP), un bloc de libre-échange de 11 membres dominé par les économies asiatiques.
L'administration équatorienne, dirigée par le président Guillermo Lasso, s'attache à stimuler les exportations en améliorant l'accès aux marchés étrangers par le biais d'accords de libre-échange (ALE). Un autre de ses objectifs est d'augmenter les niveaux d'investissement direct étranger. Pour atteindre ces objectifs, le gouvernement Lasso cherche à adhérer à l'Alliance du Pacifique (un bloc commercial latino-américain comprenant le Chili, la Colombie, le Mexique et le Pérou) et à rejoindre le CPTPP.
L'adhésion à des blocs de libre-échange exige généralement des pays qu'ils réduisent leurs droits de douane avec les membres existants pour les aligner sur ceux fixés par l'accord. Trois des quatre membres de l'Alliance du Pacifique - le Chili, le Mexique et le Pérou - font déjà partie du CPTPP, et la Colombie a également exprimé le souhait d'y adhérer. Si l'Équateur alignait son régime commercial sur celui de ses voisins, il enverrait un signal important au CPTPP quant à son engagement en faveur du libre-échange.
Toutefois, tout processus d'adhésion serait lent. Le CPTPP a reçu d'autres demandes d'adhésion, notamment du Royaume-Uni et de la Chine. L'économie de l'Équateur n'est pas assez importante pour qu'il prenne le pas sur des pays comme le Royaume-Uni, même si sa position géographique en fait un membre plus logique. Les membres du CPTPP tiennent également à souligner que l'accord se veut l'étalon-or des ALE et qu'à ce titre, il comprend des dispositions sur le travail, la propriété intellectuelle et le commerce électronique. La mise en conformité de la législation locale serait une entreprise majeure.
Dans ce contexte, le gouvernement équatorien va concentrer ses efforts immédiats sur la conclusion d'un ALE avec le Mexique, après deux ans de négociations. En décembre, le président mexicain, Andrés Manuel López Obrador, a reconnu que l'accord progressait, mais que les parties devaient encore se mettre d'accord sur des tarifs douaniers acceptables sur les crevettes et les bananes (deux exportations équatoriennes majeures qui ont inquiété les producteurs mexicains). Néanmoins, EIU estime qu'un accord sera conclu, ouvrant la voie à l'adhésion de l'Équateur à l'Alliance du Pacifique et, par extension, renforçant ses arguments en faveur d'une adhésion au CPTPP.

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