Croissance économique

La transformation d'une économie planifiée à une économie mixte devrait rester lente au cours de la période de prévision 2023-2027. Le gouvernement continuera d'introduire des mesures de libéralisation au coup par coup, mais conservera une approche hétérodoxe dans sa réponse aux pénuries de biens et de devises fortes et à la nécessité de rétablir la stabilité monétaire dans un contexte de crise persistante des devises étrangères. Les prix bas des produits de base et de l'énergie, qui entraînent de fortes distorsions, resteront en place jusqu'à ce que l'inflation ait sensiblement diminué, et les mesures de rationalisation du secteur public devraient être reportées jusqu'à la création de nouvelles opportunités d'emploi.
Suite aux mesures de réforme du marché du travail et des entreprises introduites en 2021, l'économie se transformera progressivement par la croissance de nouvelles micro-, petites et moyennes entreprises. L'impact de cette évolution a été faible jusqu'à présent, mais au fur et à mesure que de nouvelles entreprises voient le jour, la pression pour éliminer les goulets d'étranglement institutionnels et réglementaires devraient augmenter, engendrant ainsi de nouvelles modifications des réglementations et du régime fiscal pour améliorer l'environnement des affaires.
À court terme, le gouvernement cubain s'efforcera d'améliorer les mesures incitatives, les fournitures d'intrants et les facilités de crédit dans le secteur agricole afin de réduire la dépendance à l'égard des importations de denrées alimentaires. Les faibles prix des quotas d'achat de l'État entravent les progrès sur ce front, tout comme le manque chronique et grave de financement pour les intrants, les équipements, les infrastructures et les pièces détachées. L'ouverture aux investissements étrangers s'est élargie pour inclure le secteur privé, mais les sanctions américaines empêcheront toujours la plupart des entreprises internationales de s'engager à Cuba, et les quelques investisseurs suffisamment déterminés pour rechercher des opportunités sur ce marché difficile devront également faire face aux réglementations cubaines relativement strictes.
La reprise économique de Cuba devrait se faire lentement en 2023, après avoir été freinée par la pandémie de Covid-19, par le renforcement des sanctions américaines, par l'instabilité monétaire consécutive à l'ajustement de la monnaie en 2021, ainsi que par les coûts supplémentaires engendrés par l'incendie du dépôt pétrolier de Matanzas et par l'ouragan Ian en 2022.
Les facteurs à l'origine de cette croissance tiède sont notamment la lenteur de la reprise du tourisme depuis la levée des restrictions liées à la pandémie en 2022, et le fait que les sanctions américaines ne se sont que légèrement relâchées. Par ailleurs, les termes de l'échange ont été défavorables, car les prix élevés du pétrole et des denrées alimentaires ont contrebalancé l'augmentation des devises étrangères engendrée par les prix favorables du nickel. En 2023-2024, l'administration Biden devrait assouplir les restrictions sur les voyages à Cuba, ce qui aidera le tourisme et les envois de fonds à revenir à leurs sommets d'avant la crise. Toutefois, la relance de la consommation privée sera concentrée à La Havane et dans d'autres poches touristiques. Son impact sur l'économie nationale sera atténué par la nécessité de renforcer la position budgétaire et de reconstituer les réserves de change. Les gains d'efficacité résultant de la restructuration et de la stabilisation de l'économie ne contribueront que faiblement à la croissance dans un premier temps, en raison du manque de financement en devises fortes et de la non-convertibilité du peso cubain, ainsi que du faible niveau de confiance des consommateurs et des entreprises et de la faiblesse de la demande intérieure.
La croissance devrait reprendre pour dépasser 4 % en 2025-2027. Le Président Biden ne devrait pas revenir pleinement sur le rapprochement de l'ère Obama, ce qui signifie que l'amélioration des performances économiques de Cuba dépendra de la capacité du pays à établir de nouvelles relations commerciales et financières internationales, et à stimuler la restructuration et l'innovation dans le nouveau secteur privé et le secteur public. Le faible niveau actuel de productivité et une main-d'œuvre hautement qualifiée laissent penser qu'une forte poussée de croissance est théoriquement possible. Cette perspective pourrait être néanmoins compromise par l'accès limité aux financements internationaux, par la compression des ressources budgétaires, par les distorsions et le manque d'intégration entre les secteurs découlant du dualisme monétaire, ainsi que par l'héritage d'un processus décisionnel centralisé.
Les risques de dégradation des projections de croissance du PIB sont importants. Les principaux risques sont externes : l'économie mondiale est vulnérable à des chocs qui pourraient détériorer les termes de l'échange de Cuba, perturber ses relations avec des partenaires importants (notamment les fournisseurs de carburant) ou, encore, empêcher une reprise complète du tourisme. Il existe la possibilité d'un choc positif important si l'administration américaine devait agir plus rapidement pour lever les obstacles au commerce et aux financements internationaux. Néanmoins, les obstacles à un tel changement de politique aux États-Unis restent fort importants. 

Source : Cuba One-click Report 1st quarter 2023 – www.eiu.com 

Echanges commerciaux avec la Wallonie(2020)

Exportations de la Wallonie vers Cuba
CUBA occupe le 78ième rang dans le classement mondial des clients de la Wallonie et notre 11ième client dans le classement des pays des Amériques.
En 2020, nos exportations se sont élevées à 11,85 millions EUR, soit 0,03% du total wallon exporté. Celles de la Belgique à 33,3 millions EUR.

Variations de l’export depuis 2017

Variations des exportations (%)

Wallonie

Belgique

2017/2016 

+40,1

+52,1

2018/2017 

+13,0

+4,7

2019/2018 

-29,6

-27,2

2020/2019

+12,1

-15,8

La part de la Wallonie dans les exportations belges vers Cuba s’élève à 35,6%.
Importations de la Wallonie depuis Cuba. Cuba se situe au 175ième rang dans le classement mondial des fournisseurs de la Wallonie et notre 28ième fournisseur dans le classement des pays des Amériques.  En 2020, nos importations ont été nulles ; celles de la Belgique s’élèvent à 33,1 millions EUR.
Variations de l’import depuis 2017 (%)

Variations des importations (%)

Wallonie

Belgique

2017/2016 

-59,5

-4,4

2018/2017 

-45,0

-26,9

2019/2018 

-100,0

-53,8

2020/2019

0

+336,6

La balance commerciale est favorable pour la Wallonie (+11,85millions EUR).

 

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