Il y a un an, l'Union Européenne et le Royaume-Uni s’appliquaient un accord commercial semblable à l’importe quel accord conclu entre l’Union avec un pays tiers. Une première en 47 ans ! Un comble pour un territoire situé à seulement une trentaine de kilomètre de l’Europe continentale et dont l’histoire est intimement liée à sa construction moderne. Si cet accord de commerce et de coopération (ACC) est sans doute le plus complet jamais conclu entre l'UE et un pays tiers, pour les entreprises européennes c’est un fait, le Brexit a fondamentalement changé les relations commerciales avec les britanniques… cerise sur le gâteau, il donne aux exportateurs migraines et nuits blanches depuis des mois.

 

A long and binding road

 

Pour la Wallonie, le constat est sans appel : de janvier à août 2021, les exportations wallonnes vers le Royaume-Uni ont fortement diminué (-31,1%) par rapport à l’année 2020 qui avait déjà connu une forte diminution (-18,1%), tandis que les exportations vers les autres pays voisins ont à nouveau augmenté (+13,5%). Un coup dur alors que le divorce n’est même pas encore totalement consommé puisqu’une série de nouvelles mesures de grande envergure entreront en vigueur courant 2022. Qu’à cela ne tienne, le Royaume-Uni reste notre sixième marché d'exportation. Cette place stratégique pour notre économie, il convient de l’entretenir, Brexit or not, tant les liens économiques ont été et, nous le souhaitons, resteront étroits.

Est-il encore nécessaire de rappeler que ces liens économiques sont vieux de plus de 200 ans ? L’époque durant laquelle la Wallonie était alors la deuxième puissance industrielle au monde, juste derrière… le Royaume-Uni, a donné naissance à de célèbres sociétés familiales, qui finiront pour la plupart par fusionner au sein de Cockerill-Sambre, et profondément modifier le territoire wallon tel que nous le connaissons actuellement. De Bruxelles, Léopold 1er favorisait au même moment l'implantation des tous premiers chemins de fer du continent dont les premières locomotives furent d’abord fabriquées en Angleterre par les usines Stephenson, avant d’être assemblées à Liège sur la licence du même nom. Jusqu’en 1845, plus d’un demi-millier d’établissements industriels seront créés rien que dans la province de Liège. Davantage encore le seront sur toute la région et dans tout le pays. Aujourd’hui encore, plusieurs fleurons britanniques restent des moteurs de notre économie, dont GSK, 1er employeur privé en Wallonie, et témoignent des évolutions vers le secteur du pharma et l’élargissement du sillon Sambre-et-Meuse comme pôle économique majeur à toute la Région et, in extenso, le reste de l’Europe.  

 

Shop must go on !

 

Au regard de l’histoire, il nous apparaît que jamais auparavant une économie développée ne s'était retirée d'un accord commercial aussi profond et complexe que celui qui la liait à l'Union Européenne. Les communications tardives sur la forme de la nouvelle relation commerciale ont également créé une forte incertitude pour les acteurs économiques des deux côtés de la Manche.

Pour la plupart des PME belges n’exportant qu'au sein de l'UE, le Brexit signifie leur toute première confrontation avec les formalités douanières et les contrôles aux frontières. Normes différentes, règles d'origine et droits d'importation, formalités d'importation… autant de nouvelles règles à assimiler pour nos entrepreneurs et qui semblaient alors réservées aux marchés lointains (overseas) comme la Chine ou le Moyen-Orient.

 

Under pressure, stronger together

 

Malgré les changements en 2021, le blocage total redouté ne s'est pas matérialisé pour les exportateurs wallons mais la forte diminution des exportations démontre que nous devons continuer à soutenir nos entreprises dans le dédale des nouvelles dispositions : modèles d'entrée modifiés, préavis d’importation adaptés, règles d’enregistrement pour des produits d’origine végétale ou animale, déclarations en douane différées, déclarations de sécurité…

 

The bright side of the walls

 

Si toutes ces formalités apparaissent très complexes, nous sommes néanmoins convaincus que nous pouvons capitaliser sur les complexités nouvelles du marché britannique à notre avantage ! De nombreuses PME wallonnes ont encore trop peu d'expertise pour faire des affaires avec un pays hors-UE, pour maîtriser totalement les mécanismes d'un accord commercial et des règles d'origine, par exemple.

En raison de sa proximité géographique et de son importance économique pour de nombreux secteurs, nos exportateurs ne peuvent pas ignorer le Royaume-Uni. Un avantage certain pour en apprendre davantage sur l’art mouvant de la grande exportation… à seulement 2h de train de Bruxelles. Londres-Dubaï-Washington, même combat ? Chaque pays conserve ses spécificités, mais grâce aux desideratas londoniennes, les entreprises qui viennent de récemment se lancer sur le marché anglais savent dorénavant comment fonctionne le commerce en dehors de l'UE et peuvent saisir des opportunités commerciales qu’elles n’auraient même pas imaginé il y a peu dans d'autres pays tiers, hors UE. Et c'est précisément de cette diversification des marchés hors UE dont nos exportations wallonnes ont besoin pour diversifier leurs parts de marchés et augmenter leur résilience.

Nous sommes là pour vous !

Françoise, David, Maxime, Simona, Pascale et tous les autres

The (Ze?) team Wallonia Export for UK !

 

Les équipes de l’AWEX suivent de près la situation et continuent d'apporter un soutien supplémentaire aux entreprises concernées notamment avec un programme spécifique de formations, d’actions et des soutiens financiers dédiés aux enjeux du Brexit

 

Suivez le guide ! >>>  https://www.awex-export.be/fr/marches-et-secteurs/royaume-uni/brexit

La team Wallonia Export à la Mission économique princière belge au Royaume-Uni (Mai 2022)

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