Télescope Einstein en Wallonie : Comment bénéficier des opportunités d’affaires autour du projet européen ?
Le plus grand projet scientifique européen depuis des décennies
L’Eurorégion Meuse-Rhin, la Belgique, les Pays-Bas et la Rhénanie-du-Nord-Westphalie portent actuellement une candidature ambitieuse : accueillir le Télescope Einstein, future infrastructure européenne d’envergure mondiale dédiée à la détection des ondes gravitationnelles. Situé en grande partie sur le territoire de la Wallonie, le projet sera aussi une formidable source d’opportunités pour les entreprises de la région, de la phase de conception à la construction puis l’exploitation à long terme.
1. Qu’est-ce que le projet Télescope Einstein ?
2. Pourquoi ce projet est-il essentiel pour l'économie wallonne ?
3. Quelles opportunités pour les entreprises ?
4. Comment les entreprises peuvent-elles se référencer et se connecter au projet ?
1. Qu’est-ce que le projet Télescope Einstein ?
Le Télescope Einstein (Einstein Telescope, ET) est un futur détecteur d’ondes gravitationnelles de troisième génération. Cette installation souterraine, entièrement inédite par son échelle et ses performances, sera construite à 250 à 300 mètres sous terre et prendra la forme d’un triangle équilatéral dont chaque bras mesurera 10 kilomètres. Chacun de ses trois angles abritera des cavernes destinées aux lasers et miroirs cryogéniques, capables de mesurer des variations de distance plus petites qu’un atome.
L’objectif ? Détecter jusqu’à 1.000 fois plus d’ondes gravitationnelles que les observatoires actuels (LIGO aux USA, Virgo en Italie). Ces ondes — prédite par Einstein en 1916 et mesurées pour la première fois en 2015 — traversent l’espace-temps et révèlent des phénomènes cosmiques extrêmes tels que la fusion de trous noirs ou d’étoiles à neutrons.
Selon Freek Boesten, Business Developer chez LIOF (agence de développement territoriale située dans le Limbourg hollandais), « l’Einstein Telescope est une infrastructure unique. Elle permettra non seulement d’explorer l’Univers comme jamais auparavant, mais aussi de repousser les limites de technologies essentielles : lasers, optique, cryogénie, systèmes sous vide, actuateurs… ».
Bon, que les choses soient claire, ce projet n’est pas encore confirmé sur le site choisi et il faudra encore attendre plusieurs années avant que les premières pelleteuses n’entre en action. Le site candidat privilégié côté belge se situe à l’ancienne gare de Montzen, dans la commune de Plombières, au cœur des Trois Frontières. Les caractéristiques géologiques y sont idéales : sous-sol dur, couche amortissante, faible activité humaine et excellente stabilité sismique.
La décision officielle sur le site retenu est attendue entre 2026 et 2027. La construction commencerait vers 2030, pour une mise en service autour de 2035.

Le téléscope Einstein fera 30km de long, au carrefour de la Belgique, l'Allemagne et les Pays-Bas - © Einstein Telescope
2. Pourquoi ce projet est-il essentiel pour l’économie wallonne ?
Pour la Wallonie, l’Einstein Telescope représentera un levier économique, scientifique et territorial sans équivalent depuis des décennies. Il consistera en :
- Une infrastructure basée majoritairement en Wallonie
Jusqu’à 80 % de l’infrastructure pourrait être construite sous-sol wallon, notamment sous Plombières, Aubel et Welkenraedt. Cela signifie :
- des années de construction d’infrastructures,
- d’importantes retombées locales,
- un ancrage durable du projet dans la région pendant plusieurs décennies .
- Un effet structurant (attendu) comparable au CERN
Comme le rappelle Freek Boesten, « les grands projets scientifiques n’apportent pas seulement des découvertes. Ils transforment les technologies existantes et en font émerger de nouvelles. Le CERN a contribué à inventer le Web et les écrans digitaux. L’ET suivra la même dynamique ».
Les impacts attendus sont multiples :
- création de plus de 1.500 emplois, dont 400 scientifiques,
- développement d’un écosystème local de haute technologie,
- stimulation de la recherche appliquée,
- attraction d’investissements internationaux,
- Attraction de diplômés et talents hautement qualifiés.
Les projections économiques estiment que chaque euro investi pourrait en rapporter trois à quatre.
La Wallonie bénéficie aussi d’une position géographique stratégique : l’axe logistique et scientifique européen — la “banane bleue”. Cela renforce la valeur de son territoire pour l’installation d’infrastructures de recherche de pointe.
3. Quelles opportunités pour les entreprises ?
Le Télescope Einstein est un projet colossal, qui s’étendra sur plusieurs décennies et mobilisera un vaste éventail de secteurs. Plus de 100 entreprises (dont plusieurs wallonnes comme le Centre Spatial de Liège – CSL) travaillent déjà sur certains volets, avant même le choix officiel du site.
Les secteurs directement concernés
Le projet créera des besoins dans :
- construction et génie civil (forages, tunnels, cavernes, infrastructures souterraines),
- engineering de haute précision,
- optique, lasers, vide,
- cryogénie,
- électronique et capteurs,
- spatial et technologies dérivées,
- matériaux avancés,
- systèmes de monitoring,
- énergies, HVAC et installations durables,
- IT, data, IA (analyse et traitement des signaux),
- logistique,
- sécurité, maintenance et opérations long terme.
Un chantier sur 50 ans
Le cycle de vie de l’ET comprend trois grandes phases :
- Préparation technologique (actuellement en cours),
- Construction, (dès ~ 2030)
- Exploitation & maintenance (pendant environ 50 ans).
Selon les estimations, 50 % des activités liées aux opérations seront réalisées dans un rayon de 50 km autour de l’infrastructure.
Freek Boesten, Project Manager - Einstein Telescope
« Ce projet est tellement unique que l’on ne peut pas encore prédire toutes les opportunités d'affaires. Mais nous savons qu'il touchera presque tous les secteurs d’activité. »
4. Comment les entreprises peuvent-elles se référencer dès maintenant ?
Les entreprises peuvent déjà :
- se déclarer auprès des porteurs du projet sur le portail web du projet,
- s’informer sur les funding opportunities, les appels à compétences ou les futurs appels d’offres,
- être intégrées dans les bases de données industrielles et scientifiques du consortium.
Pour Freek Boesten, « nous faisons office de gatekeepers pour les entreprises. Nous analysons leurs compétences et voyons comment elles peuvent se connecter au projet ».
Autrement dit : les entreprises ont tout intérêt à se manifester dès aujourd’hui pour être présentes au bon moment dans les chaînes de valeur.
Pour en savoir plus sur les technologies, produits et services recherchés, vous pouvez télécharger le booklet 'Einstein Telescope' sur le portail dédié aux industriel et/ou contacter les équipes du projet, redez-vous sur le site du projet Einstein Telescope