Conjoncture économique
Situation économique
Avec un revenu par habitant de 3 126 euros et un PIB qui s’élève à environ 5,7 milliards EUR (2015), le Kosovo demeure le pays le plus pauvre de la région des Balkans.
En 2016, la croissance économique a atteint 3,6 % et le FMI prévoit un rythme similaire pour 2017. Ce développement devient possible grâce aux transferts de la diaspora (environ 750 millions EUR par an), dont la part importante est réservée à la consommation privée et non pas aux investissements.
Le chômage s’approche de 30 %, il est plus élevé parmi les jeunes. Toutefois, il est difficile d’évaluer le poids du secteur d’emploi informel.
Structure économique
Déjà du temps de la Yougoslavie, l’économie du Kosovo était marquée par son agriculture et par son rôle de fournisseur de matières premières (zinc, lignite, nickel, plomb). Vers la fin des années 1970 et les années 1980, le pays a connu une certaine prospérité économique, alors que durant la décennie suivante, il a été confronté à un déclin économique drastique en raison de l’aggravation de la situation politique.
Dans la période post-conflit 1998-99, on observe des efforts de reconstruction générale, des projets d’infrastructure et un véritable boom dans la construction. Conjointement, la transition progressive du socialisme vers l’économie de marché ouvert a été initiée. Depuis la fin du conflit en 1999, la croissance économique annuelle moyenne se chiffre à environ 4 %.
L’économie du Kosovo est essentiellement une économie de consommation avec une faible production. Le pays a été relativement épargné par la crise économique et financière mondiale, ce qui est lié à sa faible intégration dans les marchés internationaux. Le Kosovo est fortement dépendant des transferts de la diaspora, vivant principalement en Allemagne et en Suisse.
Le cadre fiscal pour les investisseurs est très favorable. L’impôt sur les sociétés s’élève à 10 %. Le marché du travail est flexible; le régime commercial ouvert et le secteur bancaire performant sont ses points forts. Le salaire moyen d’environ 350-400 €/mois est très faible, même dans la comparaison régionale.
L’approvisionnement en énergie insuffisant, ainsi que l’industrie sous-développée restent problématiques et ont pour conséquence la faiblesse des exportations et le déficit du commerce extérieur élevé.
Le secteur agricole se caractérise par l’économie de subsistance encore largement répandue et par la présence de nombreuses micro-entreprises familiales à faible productivité. Malgré les progrès, il reste encore des questions de propriété non résolues qui compliquent l’accès de nombreuses sociétés à des crédits à taux réduit. En dépit d’un haut potentiel, la production domestique ne couvre qu’environ 30 % de la demande alimentaire kosovare. Le coût de la main d’œuvre étant faible, le sol fertile et la demande intérieure croissante, le potentiel de croissance se trouve dans la production de fruits, de légumes et de vins.
La matière première la plus importante du pays est le lignite avec des réserves estimées à 14.700 millions de tonnes (deuxième en Europe après l’Allemagne et cinquième dans le monde). Sa part dans la production d’électricité est de 97 %. Les sols du Kosovo recèlent aussi de la bauxite, du plomb, du zinc, du nickel, du chrome, des matières rares et probablement du cuivre, de l’or et du platine, ainsi que du marbre, du calcaire et du granit.
Le secteur industriel est peu développé, près de 10 % des entreprises sont actives dans ce domaine. Toutefois certaines sociétés étrangères commencent à investir dans des sites de production au Kosovo. Depuis l’entrée en vigueur de l'accord de stabilisation et d'association avec l’UE le 1 avril 2016, les investissements sont en hausse.
Le secteur des services représente environ les deux tiers du PIB. Il existe un potentiel dans le secteur du tourisme et surtout dans les TICs. Le ministère kosovar du développement économique a élaboré une stratégie de promotion des exportations dans ce domaine. Le «Innovation Centre Kosovo» (ICK) soutient les entreprises IT en croissance, surtout dans la phase initiale.
Le gouvernement est pleinement conscient des points faibles de son économie et initie des mesures pour améliorer le climat d’investissement. Au cours de ces dernières années, le Kosovo a réussi à remonter dans le classement de la Banque mondiale „Doing Business» de la 128ème position en 2012 à la 60ème en 2017.
Le pays utilise l’euro.
Commerce extérieur
Le déficit du compte courant reste élevé : 2,3 milliards EUR en 2015 malgré une amélioration de 4,3 % par rapport à l’année 2014. En 2015, le pays enregistre un solde négatif. C’est une de ses faiblesses structurelles (importations - 2.6 milliard EUR, exportations - 325.2 million EUR). L’exportation couvre l’importation à seulement 12,3 %.
Selon les données de fin décembre 2015 de la Banque centrale du Kosovo, le volume total des investissements étrangers directs dans le Kosovo s’élevait en 2007-2015 à 2.843,8 millions EUR.
Les principaux investisseurs (2015) : Suisse (72,9 millions EUR), Turquie (57,8 millions EUR), Allemagne (45,3 millions EUR), Albanie (40,7 millions EUR).
Ces pays investissent surtout dans l’immobilier (189,6 millions EUR), les services financiers (64,3 millions EUR) et la construction (46,3 millions EUR).
Principaux secteurs d’importation (Office statistique du Kosovo, 2015) : combustibles minéraux, réacteurs nucléaires, chaudières et machines, véhicules, produits en plastique, machines électriques.
Principaux articles exportés (Office statistique du Kosovo, 2015) : fer, acier, matières premières (minerais et concentrés plombifères), boissons, y compris alcoolisées.
Principaux pays fournisseur du Kosovo (Office statistique du Kosovo, 2015) : Serbie (382,1 millions EUR), Allemagne (290,9 millions EUR), Turquie (252,2 millions EUR), Chine (232,9 millions EUR), Italie (226,4 millions EUR).
Principaux pays clients du Kosovo (2015) : Inde (47 millions EUR), Albanie (40 millions EUR), Macédoine (33,3 millions EUR), Serbie (32,2 millions EUR), Belgique (24,5 millions EUR).
Politique financière
En matière de la politique fiscale, le Kosovo poursuit la voie sur laquelle, il s’est lancé en 2011. En juillet 2015, un nouvel accord de confirmation avec le FMI a été signé prévoyant une coordination étroite de la planification et la mise en œuvre du budget. Depuis 2011, le déficit budgétaire n’a jamais dépassé 2 % du PIB.
Coopération internationale et régionale
Niveau international :
- 2009 - membre du FMI et du groupe de la Banque mondiale ;
- décembre 2012 - membre de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) ;
- juin 2013 - membre de la Banque de développement du Conseil de l'Europe (CEB). Signature de l’accord-cadre avec la Banque européenne d’investissement (BEI).
Niveau régional :
- participation active aux programmes et initiatives de coopération régionale CEFTA (accord européen de libre échange) et le CCR (Conseil de coopération régionale) ;
- amélioration progressive de l‘intégration du Kosovo dans les forums et les initiatives régionales grâce au dialogue politique et technique avec la Serbie avec le support de l’UE.
Le Kosovo bénéficie de mesures commerciales autonomes (ATM) de l’UE, à savoir : l’exportation en franchise des marchandises vers l’Union. L’accord de stabilisation et d'association avec l’UE (ASA) est entré en vigueur le 01.04.2016.