Conjoncture économique

 

Points forts : 

 

  • Appartenance à la Zone EURO depuis le 1er janvier 2015 et à l’OCDE depuis 2018 ainsi qu’à l’OTAN.
  • Comptes publics et extérieurs solides et sains, en temps d’avant-guerre.
  • Système bancaire dominé par 3 établissements scandinaves.
  • Diversification de l’approvisionnement énergétique (terminal gazier de Klaïpeda, potentiel en gaz de schiste, liaisons électriques avec la Pologne et la Suède).
  • Positionnement géographique favorable avec un territoire deux fois supérieur à celui de la Belgique, elle est le plus grand pays des trois Etats baltes.
  • Secteur FinTech en plein essor

 

 

 

Points faibles : 

 

  • Avant la guerre, la Russie était le principal partenaire commercial de la Lituanie.
  • Marché du travail tendu : diminution de la main-d'œuvre (émigration des jeunes qualifiés) et chômage structurel élevé.
  • Importante économie informelle (22 % du PIB).
  • Forte disparité des revenus entre la capitale et les régions, surtout dans le nord-est, où la pauvreté perdure.
  • Valeur ajoutée limitée des exportations (produits minéraux, bois, agroalimentaire, meubles, équipements électriques).

 

 

 

Grandes tendances du marché : 

 

- Ease of doing business: 11ème sur 190 pays (Banque Mondiale 2022),la Belgique est 46ème.
- PIB par habitant: 21 815 € (Belgique 41 450€)
- Prévisions de croissance économique: 3,4% (FMI 2022)

 

 

Freinage de la dynamique de la conjoncture :

 

L'économie lituanienne connaissait une forte croissance.

 

Cependant, avec l'invasion de l'Ukraine par la Russie, les perspectives ont brusquement changé.

 

La Russie était le principal partenaire commercial de la Lituanie, représentant 10,8 % de ses exportations (TOP 1 en 2021) et 12,1 % de ses importations (TOP 2 pour 2021).

 

Ces flux commerciaux sont, à présent, affectés par des sanctions et des interdictions d'échanges.

 

Il en va de même pour le Belarus, qui était, du côté des importations, 9ème au rang des partenaires commerciaux de la Lituanie (3,5% de toutes les importations de marchandises pour l’année 2021) et, du côté des exportations, 11ème au rang des destinations d'exportations (3,0%).

 

La plus grande partie des importations en provenance de Russie était constituée de pétrole et de gaz naturel.

 

En 2021, la Russie représentait 40 % de toutes les importations de gaz naturel et 83 % de toutes les importations de pétrole et de produits pétroliers raffinés de la Lituanie.

 

Néanmoins, à la mi-mai 2022, cette dernière a été le premier pays de l'UE à arrêter toutes les importations d'énergie en provenance de Russie.

 

La principale raison en est le terminal GNL situé sur la côte à Klaïpeda et le pipeline de Klaïpeda vers l'intérieur du pays, qui ont permis à la Lituanie de diversifier ses sources de gaz.

 

Cependant, l'indépendance énergétique vis-à-vis de la Russie a coûté un prix élevé à la Lituanie.

 

En raison de la flambée des prix de l'énergie et des denrées alimentaires, l'inflation a atteint, au début de l'automne 2022, 24 % en glissement annuel, soit le niveau le plus élevé de tous les pays de la zone euro.

 

Pour la Lituanie, il s'agit du niveau d'inflation le plus élevé depuis 1996.

 

On s'attend à ce que les prix à la consommation augmentent encore au cours de l'année 2023, mais à un rythme plus lent qu'en 2022.

 

Par conséquent, le taux d'inflation devrait diminuer sensiblement tout en demeurant néanmoins à un niveau très élevé.

 

L'explosion des prix à la consommation a considérablement amputé le pouvoir d'achat des consommateurs, la consommation privée (62% du PIB nominal) ainsi que les investissements privés (22% du PIB) diminuant fortement en 2022.

 

En 2023, la diminution de l'épargne et la hausse des taux d'intérêt auront un impact négatif sur les deux.

 

Dans cet environnement, la consommation privée pourrait rester un peu plus robuste que les investissements, étant donné la situation très positive du marché du travail.

 

Avec un taux de chômage d'environ 8,3 % à la fin de 2022, le chômage est même inférieur au niveau d’avant la pandémie.

 

Cela pourrait soutenir la confiance des consommateurs.

 

Le niveau des taux d'intérêts dépendra fortement de la politique monétaire de la BCE.

 

La banque centrale a déjà augmenté ses taux d'intérêts de 250 points de base à 2,5 % pour le taux de refinancement principal jusqu'à la fin de 2022.

 

D'autres hausses de taux sont prévues jusqu'à 3,50 à 4,0 % d’ici la fin de 2023.

 

De plus, à partir de mars 2023, le bilan de la BCE sera réduit de 15 milliards d'euros par mois. À partir de la fin du second trimestre, cette réduction mensuelle sera augmentée.

 

Le commerce extérieur (les exportations représentent 92 % du PIB, les importations 84 %) pèsera également sur la croissance économique.

 

Bien que la Lituanie ait réaffecté et diversifié ses relations commerciales au cours de l'été dernier, ses principales destinations d'exportation sont la Lettonie, l'Allemagne et la Pologne, où la demande devrait diminuer au cours de l'hiver, puis se redresser lentement au cours du 2ème semestre.

 

Un certain soutien proviendra du gouvernement.

 

Tout d'abord, le Fonds de relance de l'UE (NextGenerationEU) réserve 2,2 milliards d'euros de subventions (4,5 % du PIB) à la Lituanie entre 2021 et 2026.

 

Cela permettra de soutenir les programmes d'infrastructure à plus long terme.

 

En outre, le gouvernement a pris pour 2022 et 2023 plusieurs mesures (4,1 % du PIB) pour aider les ménages et les entreprises privées à faire face à la forte inflation.

 

Cela devrait soutenir l'économie, notamment pendant les mois d'hiver.

 

 

 

Le déficit budgétaire augmente, le déficit de la balance courante diminue : 

 

Le déficit public s'est quelque peu creusé en 2022 en raison des mesures de soutien à l'inflation mais aussi des dépenses élevées pour soutenir les réfugiés ukrainiens.

 

Ces deux facteurs devraient se maintenir, voire augmenter, en 2023.

 

Si l'on ajoute à cela la baisse des recettes fiscales due au ralentissement de la croissance économique, le déficit dépassera la ligne de Maastricht de 3 %.

 

La dette publique devrait donc augmenter en 2023 mais demeurer inférieure au niveau pandémique.

 

La balance courante est devenue déficitaire en 2022 en raison du changement de la structure des échanges, notamment avec la Russie, et des prix extrêmement élevés des importations d'énergie.

 

En 2023, les échanges de biens de la Lituanie devraient être plus diversifiés, ce qui devrait améliorer quelque peu la balance commerciale et, par conséquent, la balance courante.

 

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