L'économie Suisse

L'économie Suisse en bref

  • Avec une superficie de 41.285 km² et une population de 8,2 millions d’habitants, la Suisse est un pays que l’on peut considérer, à l’instar de la Belgique, comme petit et dense. Un tiers de la population vit dans les cinq plus grandes villes que sont Genève, Zurich, Lausanne, Bâle et Berne. Seul un dixième de la population totale vit dans les Alpes qui représentent 61% du territoire de la Suisse.
  • Pays "riche" : son produit intérieur brut (PIB) par habitant est le deuxième plus élevé d'Europe, après celui de Luxembourg : 78.910 € en 2021[1], à comparer aux 42.900 € pour l'Allemagne et 35.700€ pour la zone Euro.
    • La Suisse bénéficie d'un environnement des affaires attractif, grâce à son économie ouverte, sa stabilité politique, un niveau de taxation bas et des infrastructures développées (EIU).
    • La Suisse est un des rares pays en Europe qui bénéficie de finances publiques saines. En 2019, sa dette n'atteignait que 25 % du PIB, ce qui lui a permis de mobiliser d'importants moyens pour faire face à la crise du COVID.  Fin 2021, la dette publique suisse avoisinait les 27 %, à comparer à la moyenne de 89 % pour l'Europe de l'Ouest.
    • Les services représentent environ 74% du PIB suisse, l’industrie près de 25% et l’agriculture moins de 1%.
    • La grande majorité des entreprises suisses (plus de 99%) sont des petites et moyennes entreprises (PME), qui emploient moins de 250 personnes.
    • La Suisse est également le siège de nombreuses multinationales[2] :

-          les principales multinationales suisses sont actives dans les domaines de la pharmaceutique (Novartis, Roche, Syngenta), de la finance (UBS, Swiss Life, Crédit Suisse, Zürich, SwissRe), de l’agroalimentaire (Nestlé qui emploie 328’000 personnes dans le monde, Migros, Coop), Holcim (ciment) , Adecco et ABB (groupe suédois-suisse) comptent également parmi ces grands groupes. 

-           plus de 850 multinationales étrangères y ont leur siège principal ou d’autres fonctions clés, notamment Biogen, Caterpillar, Dow, DuPont, Google, IBM, Johnson & Johnson, Mondelez, Procter & Gamble, etc.

  • L’économie suisse dépend très fortement du commerce extérieur. En 2021, ses exportations de biens et services comptaient pour 70 % de son produit intérieur brut (Eurostat).

Malgré sa petite taille, la Suisse arrive 17ème au classement des exportateurs et importateurs mondiaux de marchandises[3] et 12ème pour les exportations et importations de services.

En 2021, le total des exportations (biens et services) se montait à 480 Mrds €, tandis que l’ensemble des importations s’élevait à 379 Mrds €.

Le secteur des services (banques, assurances, licences, etc.) constitue une part importante du commerce extérieur. Il représente environ un quart du montant total des exportations et près d’un tiers de celui des importations.

Les principales catégories de produits exportés par la Suisse sont les :

 

Produits chimiques et pharmaceutiques

52,5 %

Machines et équipements électroniques

12,5 %

Horlogerie

9,0 %

Instruments de précision

6,9%

Métaux

5,9%

Véhicules

2,1%

Textiles, habillement et chaussures

1,9%

2021 - en % du total des exportations, hors pierres et métaux précieux

 

 

Les principales catégories de produits importés par la Suisse sont les :

Produits chimiques et pharmaceutiques

27,3%

Machines, appareils, électronique

16,3%

Véhicules

8,8%

Métaux

8,1%

Textiles, habillement, chaussures

6,2%

Denrées alimentaires, boissons et tabacs

6,0%

Produits énergétiques

5,0%

Outillage, instruments et appareils de précision

4,2%

2021 - en % du total des importations conjoncturelles, càd, hors pierres et métaux précieux

 

 

  • L’Union européenne (UE) est le principal partenaire commercial de la Suisse.

Quelque 66% des importations suisses proviennent de l’UE et 48% des exportations suisses y sont destinées.



[1] c'est également le 2ème PIB/hab. au monde, si l'on exclut Monaco, le Liechtenstein, et …les Bermudes (IMF).

[3] WTO, World Trade Statistical Review, 2021 – classement 2020.

 

Commerce extérieur de la Suisse

Source : Office fédéral suisse de la Statistique, juin 2022

 

 

Conjoncture économique

L'économie suisse a fait preuve de résilience suite à la crise du Covid : son PIB a retrouvé son niveau d'avant la crise au 3ème trimestre 2021 et a depuis poursuivi sa croissance, à un rythme plus lent.  Les prévisions de croissance ont été revues à la baisse depuis le début de la guerre en Ukraine : elles sont de quelque 2,5 % pour 2022 et de 1,3 à 1,7 % en 2023 :

 

D'un côté, le pays peut compter sur la croissance intérieure et la consommation des ménages qui bénéficient d'un faible taux de chômage (moins de 5 %) et d'une épargne importante.  En ce qui concerne sa production industrielle, celle-ci repose largement sur des produits à haute valeur ajoutée et sur le secteur pharmaceutique, moins sensibles que d'autres secteurs industriels au ralentissement économique mondial.

Par contre, bien que la Suisse entretienne des liens directs limités avec la Russie et l’Ukraine, son économie est très ouverte sur l'extérieur et subit l'impact de la guerre en Ukraine sur la croissance et la demande internationale, principalement européenne.  Son premier marché, l'Allemagne, a revu sa croissance à la baisse : +0,2 % au 1er trimestre 2022 et + 1,3 % attendus en 2022.  L'OCDE s'attend donc à un fléchissement de la croissance des exportations, passant de quelque 12 % en 2021 à 6 % en 2022. 

L'inflation a déjà augmenté avec les prix de l'énergie, au 1er semestre 2022; on s'attend à ce qu'elle atteigne les 2,5 % en 2022.

Selon l'OCDE et le FMI, une aggravation de la guerre et un prolongement des perturbations des chaînes d’approvisionnement mondiales entraîneraient une forte hausse des prix des matières premières, une hausse plus marquée de l’inflation et une croissance régionale et mondiale encore plus faible, avec des risques également pour les marchés financiers.

La monnaie suisse étant une valeur refuge, elle s'est déjà appréciée par rapport à l'euro.  Une volatilité accrue des marchés financiers pourrait intensifier la fuite vers le franc et les pressions à l'appréciation avec un impact négatif sur la compétitivité (OCDE, IMF - juin 2022).

Parmi les atouts de la Suisse : ses finances publiques saines, avec une dette publique de 27 % et un déficit budgétaire de 1,3 % du PIB en 2021 (EIU). 

Parmi les défis attendus pour la Suisse on peut notamment citer :

  • l’intégration de catégories sous-représentées sur le marché du travail et la réduction des disparités sociales ;
  • l'augmentation des dépenses liées à l’afflux de réfugiés ukrainiens : quelque 50.000 réfugiés ont été accueillis dans le pays ;
  • les risques liés au marché immobilier, où une forte hausse des taux pourrait déclencher des corrections de prix et des impacts sur les ménages, les banques et l'activité.
  • l'investissement dans les énergies renouvelables et la mobilité afin de réduire la dépendance à l’égard des énergies fossiles et de renforcer la sécurité énergétique ;
  • l'amélioration de la durabilité environnementale de la consommation et de la production pour accélérer la transition vers une économie neutre en gaz à effet de serre ;
  • le vieillissement de la population.
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