Conjoncture économique

Points forts :

  • Appartenance à la Zone Euro depuis le 1er janvier 2011 ainsi qu’à l’OCDE en 2010 et à l’OTAN.
  • Comptes extérieurs excédentaires et faible endettement.
  • Environnement des affaires très favorable (18ème au classement Doing Business 2022) 
  • Liens commerciaux, financiers et culturels étroits avec la Scandinavie et la Finlande.
  • Quasi-autosuffisance énergétique grâce aux schistes bitumineux.
  • Environnement des affaires très favorable (Flexibilité et ouverture sont les caractéristiques et les principes profonds de l’économie estonienne).
  • Développement important de secteurs à forte valeur ajoutée (électronique et services informatiques).
  • Numérisation des procédures administratives.
  • Flexibilité de la politique économique.
  • Située sur la côte occidentale de la mer Baltique, l’Estonie est le plus petit des états baltes.  

 

Points faibles

  • Avant le début de la guerre en Ukraine, la Russie était l'un des principaux partenaires commerciaux de l'Estonie.
  • Petite économie ouverte et assez réceptive aux chocs extérieurs
  • Inégalités de revenus et pauvreté toujours existante comme notamment dans les régions orientales majoritairement russophones.
  • Déclin de la population active accompagnée d’une pénurie de main-d'œuvre qualifiée
  • Manque de liaisons terrestres avec le reste de l'UE 

 

Grandes tendances du marché : 

Ease of doing business : 18ème sur 190 pays (Banque Mondiale, 2022), la Belgique est 46ème.

PIB par habitant : 26 084€/habitant (Belgique 41150€)

Prévisions de croissance économique : 4,2% (FMI, 2022) 

 

Légère reprise en 2023 grace à la flexibilité de l'économie estonienne :

L'année 2022 fut une année mouvementée pour l'économie estonienne. 

Cependant, lorsque la Russie a attaqué l'Ukraine et que plusieurs sanctions de l'UE contre la Russie et contre-sanctions russes sont entrées en vigueur, l'Estonie s’est vue contrainte de modifier ses liens commerciaux extérieurs. 

La Russie était le 5ème partenaire d'exportation de l'Estonie, avec une part de 6,4 %. 

Du côté des importations, la Russie avait atteint le TOP 1 avec 11,6% de toutes les importations en 2021.

L'un des principaux produits importés de Russie était le gaz naturel, qui représentait environ 7% du mix énergiétique estonien. 

Dès mars 2022, l'Estonie a cessé toutes ses importations de gaz en provenance de Russie et les a remplacées par du gaz naturel liquéfié (GNL), plus cher, provenant du terminal de Klaipeda en Lituanie.

L'Estonie a terminé ses travaux sur le quai de Paldiski, qui était initialement destiné à un FSRU (unité flottante de stockage et de regazéification) et que celle-ci partageait avec la Finlande.

Cette unité FSRU sera finalement installée en Finlande, mais l'Estonie dispose désormais de l'infrastructure nécessaire pour construire son propre terminal GNL.
Les importations d'énergie de la Lituanie et d'éventuelles importations plus fortes de la Finlande, ainsi que les schistes bitumineux déjà existants (en 2018, 72% de l'énergie produite au niveau national provenait des schistes bitumineux locaux et 76% de la production d'électricité estonienne), rendront l'Estonie très indépendante énergétiquement de la Russie.

Le changement des relations énergétiques et, en général, des relations commerciales avec la Russie et le Belarus a un coût élevé.

L'inflation des prix à la consommation a fortement augmenté pour atteindre un pic de 24,8 % en août 2022, ce qui représente le niveau le plus élevé depuis 1996.

En 2023, les prix pourraient encore augmenter en raison du processus d'adaptation, mais ces augmentations mensuelles seront inférieures à celles de l'année dernière.

Par conséquent, le taux d'inflation devrait diminuer quelque peu.

Cela aura également un impact sur le pouvoir d'achat des ménages et des entreprises.
Alors que la consommation privée (50% du PIB en 2021) est restée étonnamment robuste sur l'année 2022, les investissements privés (32% du PIB) ont fortement chuté.

Cette évolution devrait se poursuivre au moins jusqu'au premier semestre de l'année.

Les entreprises continuent de s'adapter au niveau plus élevé des taux d'intérêt. L'année dernière, la BCE a augmenté ses taux directeurs de 250 points de base au total pour les porter à 2,5 % (taux principal de refinancement).

D'autres hausses de taux jusqu'à 3,5 %, voire 4 %, sont en préparation, y compris une réduction du bilan.

La marge de manœuvre financière des entreprises s'en trouvera réduite.

L'augmentation du taux de chômage, qui a atteint 7,7 % à la fin de 2022, soit bien plus que le niveau de 5,1 % atteint avant la pandémie, pourrait également être un symptôme de l'apparition progressive de problèmes financiers.

Toutefois, cela pourrait également être le résultat de la lente intégration des réfugiés ukrainiens (équivalant à 4,8 % de la population) sur le marché du travail estonien.

Ces réfugiés soutiendront la consommation du secteur privé et du secteur public en 2023.

L'aide de l'État sous la forme d'un plafonnement des prix du gaz et de l'électricité sera en vigueur jusqu'à la fin du mois de mars 2023 et soutiendra en particulier les ménages privés à faibles revenus.

En outre, la croissance intérieure bénéficiera de 969 millions d'euros de subventions (environ 3,3 % du PIB) dans le cadre du plan de relance NextGenerationEU et du mécanisme de relance et de résilience, qui sont principalement alloués aux initiatives écologiques et à la transition numérique. 

 

La balance courante demeure positive avec une marge de manoeuvre budgétaire considérable :

Après deux années consécutives de déficit, la balance courante devrait redevenir excédentaire en 2022, et devrait même se creuser en 2023.

Le principal moteur de cette évolution est la balance commerciale des services, dont l'excédent a doublé en 2022.

En 2023, de nouvelles augmentations sont attendues grâce à un retour des visiteurs étrangers et à une augmentation des exportations nominales de services informatiques.

Le déficit commercial des biens traditionnels s'est toutefois fortement creusé en 2022, car les importations nominales ont augmenté plus fortement que les exportations (en raison de l'augmentation plus forte des prix des importations).

Avec une tension sur les prix plus faible, le déficit commercial en 2023 devrait diminuer, mais seulement légèrement.

Le rapatriement des dividendes par les investisseurs étrangers maintiendra le compte de revenu primaire en déficit.

Les subventions européennes continueront à équilibrer les transferts de fonds des travailleurs étrangers.
Le déficit public a sensiblement augmenté en 2022 en raison des mesures de soutien pour faire face au prix élevé de l'énergie ainsi que des dépenses pour soutenir les réfugiés ukrainiens.

Les dépenses devraient rester élevées et, combinées à une baisse des recettes fiscales, le déficit public devrait être plus important en 2023.

Néanmoins, le niveau de la dette publique reste très faible.

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