L'aéronautique et le spatial

Chiffres clés :

L'industrie aéronautique et spatiale constitue pour la France un secteur d'excellence reconnu, dont les entreprises comptaient 195.000 salariés en 2022 (l’aéronautique concentrant 91% des effectifs). La filière aéronautique comprend l’ensemble des entreprises concourant à la conception, la production et la maintenance de matériels aéronautiques – avions, hélicoptères, drones, dirigeables – civils et militaires. Elle est structurée par des grands groupes assurant la conception globale et l’assemblage, s’appuyant sur un réseau de nombreuses entreprises sous-traitantes (surtout des PME et ETI). En 2022, le chiffre d’affaires du secteur aéronautique et spatial s’élevait à 62,7 milliards d’euros (69% dans le domaine civil et 31% dans le militaire) – dont 5,6 milliards pour le spatial. Ce chiffre d’affaires a, pour l’essentiel – 83% - été réalisé à l’exportation : le poids de cette industrie fortement exportatrice est en conséquence déterminant dans la balance commerciale de la France.  10,6% du chiffre d’affaires étaient par ailleurs dédiés à la R&D en 2022, avec de nombreuses retombées pour les autres secteurs industriels.

 

Ecosystème :

Au-delà des géants du secteur (Airbus, Dassault Aviation, Thales, Safran, …), la France dispose d’un écosystème particulièrement fertile : le GIFAS (Groupement des Industries Françaises Aéronautiques et Spatiales) regroupe 400 adhérents, parmi lesquels des pôles et clusters. Les pôles de compétitivité se concentrent sur des projets de développement économique pour l'innovation : Aerospace Valley (Occitanie et Nouvelle-Aquitaine), SAFE Cluster (Provence-Alpes-Côte d’Azur) et ASTech (Ile-de-France). Les entreprises françaises peuvent également s’appuyer sur une dizaine de clusters spécialisés à travers le territoire. L’agence spatiale française (CNES, Centre National d’Etudes Spatiales) est par ailleurs dotée du 2ème budget au monde pour les activités spatiales civiles 2,56 milliards en 2022). Le secteur peut aussi compter sur la présence, sur le territoire, de plusieurs écoles réputées d’ingénierie aéronautique et spatiale et d’une trentaine de programmes de formation spécialisés. Enfin, le Salon International de l’Aéronautique et de l’Espace (SIAE), dit Salon du Bourget, est le premier salon professionnel mondial : la dernière édition s’est tenue en juin 2023 et a rassemblé 2498 exposants et 293.000 visiteurs.

 

Défis et perspectives :

Le plan d’investissement « France 2030 », présenté par le Président Macron en octobre 2021 et mobilisant au total 54 milliards d’euros pour transformer durablement les secteurs d’excellence de l’économie française, a attribué au volet spatial un budget de 1,5 milliards d’euros, avec deux priorités : rattraper le retard sur certains segments de marchés clés (lanceurs réutilisables, mini et micro-lanceurs, nouvelles constellations pour l’internet large bande, la 5G et les autres usages de connectivité) ; et investir dans les nouveaux usages du spatial (surveillance de l’espace, services en orbite ou encore valorisation des données spatiales). 1,2 milliards du plan France 2030 seront par ailleurs consacrés au volet aéronautique, dont 800 millions d’euros dédiés au développement d’un avion décarboné (hybride électrique ou alimenté à l’hydrogène), qui entrerait en service vers 2030. A côté de la décarbonation, fixée comme priorité par les autorités, les industriels du secteur continuent par ailleurs de travailler dans la perspective d’un avion plus autonome, dans le contexte de reprise du trafic aérien et de pénurie annoncée de pilotes au niveau mondial. 

L'agroalimentaire

Chiffres clés :

L'industrie agroalimentaire constitue le 1er secteur industriel français : elle représente plus de 17.000 entreprises (de grands groupes leaders mondiaux – tels que Danone, Lactalis, Pernod Ricard – mais surtout 98% de PME et TPE) employant plus de 450.000 salariés, ce qui en fait le premier secteur employeur de France. L’industrie agroalimentaire participe également au rayonnement de la France à l’international puisqu’il s’agit du 3ème secteur contributeur à la balance commerciale française, juste derrière l’aéronautique et la chimie/cosmétique. 24% du chiffre d’affaires est réalisé à l’export. En 2021, la France était le 4ème exportateur mondial de produit agroalimentaires (elle figurait au 2ème rang mondial il y a 20 ans). Parmi les principaux produits exportés : les boissons ; les produits laitiers ; les viandes et produits à base de viande ; les produits de travail du grain.  La France est le premier producteur européen de produits agricoles : elle figure notamment au premier rang pour la production de sucre (sucre blanc de canne ou de betterave), de céréales et de viande bovine. Elle se place en deuxième position pour les produits de la pêche et de l’aquaculture. Elle est enfin, le deuxième pays producteur de vin en volume (juste derrière l’Italie), et le troisième plus grand exportateur mondial en volume (après l’Italie et l’Espagne).

 

Défis et perspectives :

Au-delà des productions traditionnelles, à travers lesquelles s’exprime depuis toujours la créativité du secteur, l’agroalimentaire français est connu pour ses grandes capacités en matière d’innovation. Comme dans une majorité de pays, le marché est en mutation permanente, fait face à de nombreuses problématiques (décarbonation, transition numérique, sécurité sanitaire, perte de parts de marché à l’export et d’attractivité des métiers…) et suit les grands mouvements de société : l'urbanisation, l'évolution des populations, l'environnement et le développement durable, les nouvelles attentes des consommateurs (bio, bénéfices santé…).

Les défis auxquels la chaîne alimentaire est confrontée (adaptation au changement climatique, préservation de l’environnement, croissance démographique, …) et les enjeux de compétitivité du secteur ont inspiré l’un des volets du plan France 2030 : l’axe « Alimentation saine, durable et traçable" s’est vu attribuer une enveloppe de 2 milliards d’euros, qui seront investis entre autres dans les nouvelles technologies comme la robotique agricole afin de sortir de certains pesticides, dans les datas (pour une gestion plus fine des productions en fonctions des aléas climatiques et pour un traçage plus pointu des aliments), ou encore la diversité génétique (en vue de productions plus résilientes et plus solides).

L'industrie automobile

Chiffres clés :

L'industrie automobile représente plus de 4.000 entreprises industrielles, à la fois de grands groupes internationaux du côté des constructeurs (Renault, PSA Peugeot Citroën devenu Stellantis à la suite de la fusion avec Fiat Chrysler), et un tissu dense et structuré de grandes entreprises, PME et TPE du côté des équipementiers et sociétés de services spécialisées (en ce compris de nombreuses startups). Si les groupes multinationaux français ont délocalisé la majeure partie de leur production, la filière représente encore aujourd’hui 440.000 salariés en France. Elle affichait avant la crise du Covid-19 près de 155 milliards d’euros de chiffre d’affaires, dont près d’un tiers à l’exportation. La France est le 2ème pays européen (après l’Allemagne) comptant le plus d’usines d’assemblage de véhicules et de production de moteurs.

 

Défis et perspectives :

Fragilisées par la crise sanitaire, qui a vu le nombre d’immatriculations de véhicules neufs chuter, les entreprises de la filière automobile, constructeurs comme sous-traitants ont également subi les effets de la pénurie de semi-conducteurs, qui a frappé de plein fouet la production dans l’Hexagone, et ce alors que le secteur est en pleine mutation, dans le cadre du virage vers l’électrification mais aussi des autres transitions technologiques (véhicule autonome, connecté) et d’usage. Si les perspectives demeurent incertaines, le secteur a néanmoins, dans l’ensemble, connu des résultats encourageants en 2022.

Le plan France 2030 entend réinvestir massivement dans l’industrie automobile de demain, et fixe l’objectif de deux millions de véhicules électriques ou hybrides produits en France à l’horizon 2030. Pour atteindre ce chiffre, il est prévu d’accompagner les sous-traitants dans la transition de la filière automobile ; de garantir le maillage du territoire avec un réseau de bornes de recharge rapides ; de préserver le savoir-faire des salariés et de soutenir l’acquisition des compétences nécessaires aux métiers d’avenir ; et de localiser en France les investissements dans les technologies de demain (production de batteries et de semi-conducteurs notamment). Les autorités françaises entendent  d’ailleurs faire des Hauts-de-France la « vallée européenne de la batterie électrique », capable de concurrencer la Chine et contribuant dans le même temps à la réindustrialisation de la région  : "quatre projets de gigafactories y sont d'ores et déjà annoncés (ACC à Douvrin, Envision AESC à Douai, Verkor à Dunkerke, et ProLogium à Dunkerke également)"

 

L’industrie ferroviaire

Chiffres clés :

L'industrie ferroviaire française est l’un des leaders mondiaux : elle se classe 2ème au niveau européen (derrière l’Allemagne) et 3ème au niveau mondial. Elle compte 1.300 entreprises (dont 90% de PME), et représente 200.000 emplois en France (si l’on inclut la partie industrielle/maintenance de la SNCF et de la RATP). Son activité – de conception, fabrication et maintenance – s’étend des infrastructures ferroviaires au matériel roulant, en passant par la signalisation. La filière se concentre sur le transport de voyageurs (train, train grande vitesse, métro, RER, tramway, …) et le transport de marchandises (fret).

 

Défis et perspectives :

Confrontée aux grands enjeux environnementaux, numériques et de mobilité, l’industrie ferroviaire, soutenue par les pouvoirs publics, ambitionne de concevoir des trains « propres », sûrs, confortables et connectés, le tout circulant sur une infrastructure moderne et offrant une qualité de service optimale. Parmi les projets d’innovations portés par le secteur (qui a mis en place en 2019 l’Institut de Recherche Technologique de la filière ferroviaire Railenium), la maintenance prédictive du réseau ferré via l’intelligence artificielle et l’internet des objets. 

Le plan France 2030 pointe également l’amélioration des transports et de la mobilité comme enjeu : parmi les thématiques d’investissement prioritaires identifiées figurent le train léger, la digitalisation du réseau ferroviaire et l’automatisation des opérations de fret ferroviaire.

La transition énergétique

- Le nucléaire

 

Chiffres clés :

La filière nucléaire française rassemble plus de 3.000 entreprises (exploitants, grands groupes, ETI, PME, startups) représentant 220.000 emplois dont deux tiers sont hautement qualifiés. Près de 70 formations spécialisées dans le nucléaire sont recensées en France. Avec 56 réacteurs en service (un 57ème est actuellement en construction à Flamanville) répartis sur 18 sites, pour une puissance installée de 61,4 GW (ce qui fait du parc nucléaire français le deuxième plus important parc au monde en puissance derrière celui des Etats-Unis), le nucléaire représentait 63% 69% de la production électrique totale en France en 2022. L’une des particularités du parc français est sa standardisation : tous les réacteurs nucléaires en fonctionnement sont des réacteurs à eau pressurisée (REP ou EPR en anglais). La France jouit d’une expertise reconnue à l’international en matière de nucléaire : au niveau mondial, 120 réacteurs sont de tech­nologie française et 250 réacteurs font l‘objet de prestations de services par des acteurs de la filière. Celle-ci maîtrise aussi la gestion des déchets (96% des matières issues des combustibles nucléaires usés sont recyclées puis utilisées pour produire de nouveaux combustibles) et le démantèlement d’installations nucléaires.

 

Défis et perspectives :

Le plan France 2030 prévoit de mettre 1 milliard d’euros sur la table pour faire émerger en France d’ici 2030 des « réacteurs nucléaires de petite taille, innovants et avec une meilleure gestion des déchets », soit des SMR (Small Modular Reactors), réacteurs flexibles et compacts à la puissance en moyenne 9 fois inférieure aux REP. Le Président Macron a également annoncé en février 2022 le lancement d’un programme de construction de 6 réacteurs de type EPR 2 en France. Le 22 juin 2023, une loi a par ailleurs été votée en vue de faciliter les procédures liées à la construction de nouveaux réacteurs nucléaires et au fonctionnement des installations existantes.

 

- L’hydrogène

Figurant parmi les leaders mondiaux de l’hydrogène en termes de brevets, de R&D et d’équipementiers, la France est l’un des premiers pays industrialisés à s’être doté d’un plan hydrogène dès 2018, puis d’une stratégie nationale en 2020, réaffirmée et accompagnée d’investissements massifs dans le cadre du plan de relance France 2030. L’Hexagone ambitionne de se positionner à la pointe de la production d’hydrogène décarboné par électrolyse, et d’héberger sur son territoire 4 giga-usines d’électrolyseurs et l’ensemble des technologies nécessaires à l’utilisation de cet hydrogène renouvelable et bas-carbone. 

La filière française de l’hydrogène, structurée au sein du collectif « France Hydrogène » compte tant de grands groupes industriels que des PME et des startups, des laboratoires et des centres de recherche, soutenus par des collectivités territoriales.

 

Chiffres clés :

Le marché de l’hydrogène représente aujourd’hui en France un volume d’environ 900.000 tonnes/an : essentiellement utilisé pour le raffinage, il est principalement issu de combustibles fossiles. A l’horizon 2030, l’ambition est de produire 475.000 tonnes/an d’hydrogène décarboné pour alimenter les usages industriels, voire également le secteur de la mobilité (véhicules lourds). Les projets d’électrolyseurs identifiés sont pour l’heure de taille petite ou intermédiaire (moins de 10MW pour la majorité d’entre eux).

 

Défis et perspectives :

Via le développement des technologies de l’hydrogène décarboné, la France entend répondre à trois priorités :

-          Sur le plan environnemental, décarboner l’industrie française et parvenir à la neutralité carbone d’ici 2050 ;

-          Sur le plan économique, permettre l’émergence d’une nouvelle filière et ce faisant, de nouvelles compétences et de nouveaux emplois ;

-          Sur le plan stratégique, réduire sa dépendance aux énergies d’importation et asseoir son indépendance technologique.

Une enveloppe de 7 milliards d’euros sera consacrée à l’hydrogène vert ou bas carbone d’ici 2030, dont 2 milliards en 2021 et 2022 dans le cadre du plan de relance français. 

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