Tendances sectorielles

À l'instar des autres économies développées, les services constituent la part la plus importante de l'activité économique (environ 80 % de la valeur ajoutée brute réelle). L'activité industrielle représentait environ 18 % de la production économique de la France en 2022, l'industrie 17,9 % et l'agriculture 1,5 %. La part des services a augmenté progressivement - de 6 % depuis 2000 - et la part de l'industrie a diminué dans des proportions équivalentes. Même si certains secteurs des services ont été affectés par des restrictions de fermeture liées au COVID pendant une plus longue période en 2020-21 que l'industrie manufacturière (la réouverture des usines ayant été relativement rapide), cette tendance est restée inchangée, et la part des services dans la production a continué d'augmenter en 2022. La répartition entre l'industrie et les services en France reste similaire à celle du Royaume-Uni. L'Allemagne et l'Italie, en revanche, ont des secteurs industriels beaucoup plus importants, représentant respectivement 29 % et 25 % de la valeur ajoutée brute réelle.

Le secteur des services est très diversifié. Le sous-secteur le plus important en termes d'activité et d'emploi du privé est le commerce de gros et de détail, qui représente un peu plus d'un dixième de la valeur ajoutée brute. Viennent ensuite les technologies de l'information et de la communication (TIC), le transport et l'entreposage, la finance et l'assurance, ainsi que la construction (qui est mesurée séparément, car elle englobe à la fois le secteur privé et le secteur public). La France est connue pour la taille importante de son secteur public. L'administration publique, la défense, l'éducation, les soins de santé et les services sociaux représentent une part relativement élevée de l'activité, qui se situe généralement entre un cinquième et un quart de la valeur ajoutée brute.

La part de la majorité de ces services est restée globalement stable au cours de la décennie qui a suivi la crise financière mondiale de 2008-09. Les performances de deux secteurs ont été particulièrement remarquables : les TIC ont enregistré des résultats particulièrement bons, l'administration Macron ayant intensifié ses efforts ces dernières années pour soutenir les start-ups technologiques et l'innovation. En revanche, le secteur de la construction a enregistré des résultats mitigés, reflétant plusieurs années de faibles dépenses d'investissement. Bien que presque tous les secteurs aient enregistré une baisse de la production en 2020, certains ont été plus touchés que d'autres. Le secteur des transports a été le plus durement touché parmi les secteurs des services, sa part de la valeur ajoutée brute passant de 4,3 % en 2019 à 3,7 % en 2020, pour ne plus représenter que 3,9 % en 2022. La construction a également été touchée, sa part chutant de 5,5 % en 2019 à 5,3 % en 2020 (et se maintenant à 5,1 % en 2022), tout comme le secteur de l'hôtellerie et de la restauration (sa part chutant de 2,7 % en 2019 à 1,9 % en 2020, avant de remonter à 2,5 % en 2022). Le commerce de détail et les services financiers ont relativement bien résisté, tandis que le secteur des TIC a bénéficié de l'essor du travail à distance, ce qui s'est traduit par une augmentation de la part de ce secteur dans la valeur ajoutée brute.

Le secteur manufacturier français a vu sa part de marché diminuer au cours de la dernière décennie, et ce pour un certain nombre de raisons. Avant la pandémie, ce déclin traduisait le phénomène de l'augmentation de la richesse des consommateurs qui poussait les ménages à consacrer une partie de plus en plus importante de leurs revenus à l'achat de services. Toutefois, l'érosion de la base manufacturière de la France a également reflété les problèmes structurels de l'économie. L'introduction de la semaine de 35 heures à la fin des années 1990 a eu un impact durable en provoquant une augmentation des coûts de la main-d'œuvre, ce qui a limité la compétitivité, et l'important coin fiscal sur le travail en France, le manque de flexibilité du marché du travail et la bureaucratie croissante ont limité les gains de productivité.

Le président Macron cherche à relocaliser l'industrie et à satisfaire une plus grande partie des besoins manufacturiers du pays par la production nationale plutôt que par les importations. Toutefois, il n'est pas certain que ces efforts aboutissent ; bien que certaines améliorations aient été apportées à plusieurs de ces contraintes structurelles grâce à des réformes législatives, les changements pourraient ne pas être suffisamment significatifs pour persuader les entreprises de choisir la France plutôt que d'autres emplacements (moins coûteux). Environ un tiers de la production manufacturière est destinée à l'exportation, les sous-secteurs les plus importants en termes de valeur étant les machines et les ordinateurs, les avions et les engins spatiaux, les véhicules automobiles, les machines et les équipements électriques, et les produits pharmaceutiques. Le secteur pharmaceutique offre de belles perspectives. En revanche, les secteurs aérospatial et automobile devraient continuer à éprouver des difficultés, car la demande est en bonne voie de reprise, mais l'offre et la disponibilité restent une source de préoccupation en raison du manque de personnel et des problèmes liés à la chaîne d'approvisionnement dans ce secteur.

Aperçu de l'industrie

Secteur automobile

Le marché français des véhicules particuliers a connu un rebond à deux chiffres en 2023, ce qui constitue la meilleure année pour l'industrie depuis 2019. Les ventes de véhicules électriques (VE ; comprenant les VE à batterie, les hybrides rechargeables et les véhicules à pile à combustible) ont bondi de 40 %. Cependant, au cours des trois premiers trimestres de 2024, le nombre total d'immatriculations de nouveaux véhicules (combinant les ventes de voitures neuves, de VE et de véhicules utilitaires) est resté stable.

Biens de consommation

La France est le troisième marché de consommation européen en termes de dépenses annuelles de détail et de population, après l'Allemagne et le Royaume-Uni. La consommation des ménages représente un peu plus de 50 % du PIB, soit une proportion similaire à celle de l'Allemagne. Le secteur de la distribution alimentaire est concurrentiel et dominé par de grands acteurs nationaux.

La croissance de la consommation des ménages a été modérée depuis le début de l'année 2023, en dépit d'une inflation modérée (qui a stimulé les revenus disponibles réels) et d'une hausse de l'emploi.

Les ventes au détail en volume en 2024 ont partiellement rebondi après une baisse de 2 % en 2023, grâce à une légère stimulation des dépenses due à l'organisation par la France des Jeux olympiques en juillet-août. Une croissance modeste des ventes en volume en 2025-26 est prévue, soutenue par des gains de salaires réels et une réduction progressive des taux d'intérêt.

Energie

L'EIU prévoit que la consommation d'énergie en France continuera à diminuer en 2025, car les fortes réductions de la consommation de combustibles fossiles l'emportent sur l'augmentation de la production d'énergie nucléaire, solaire et éolienne. La demande d'énergie continuera à diminuer tout au long de la période de prévision, car les gains d'efficacité compenseront le soutien apporté par la croissance économique.

Services financiers

La France dispose d'un secteur financier dynamique avec d’activités bien développées dans les secteurs de la banque, de l'assurance, de la gestion d'actifs et des marchés de capitaux. La reprise économique après la récession due à la pandémie a stimulé l'industrie, mais ces effets bénéfiques se sont atténués en 2022-23 en raison de la hausse des prix et des taux d'intérêt, d'un ralentissement économique européen lié à la guerre en Ukraine et de l'impasse politique au Parlement français. On s'attend à ce que l'industrie reste résiliente, malgré des conditions économiques difficiles au niveau national et à l'étranger au début de la période de prévision 2024-28. 

Soins de santé

Le vieillissement de la population et la forte demande continueront à tirer les dépenses de santé vers le haut. On s'attend à ce que les dépenses totales de santé augmentent à un taux de croissance annuel composé (TCAC) de 3,6 % (en monnaie locale nominale) au cours de la période de prévision, ou de 2,9 % (en dollars américains). Les dépenses pharmaceutiques augmenteront à un taux de croissance annuel composé similaire de 3,7 % en euros (3 % en dollars américains) au cours de la même période, en raison de la demande de nouveaux médicaments.

Les priorités politiques du gouvernement seront d'améliorer l'accès financier et physique aux soins, de recentrer les traitements sur les soins préventifs et de contenir les coûts. Pour améliorer la qualité des soins, le gouvernement devra également revoir les modalités de financement du système, en particulier pour les hôpitaux, et mettre en place un plan de main-d'œuvre durable.

Télécommunications

Le marché français des télécommunications est mature, avec quatre acteurs totalement convergents. Les dépenses d'investissement au cours de la période de prévision (2025-29) seront réparties entre l'expansion des réseaux mobiles 5G et des réseaux de fibre optique, car les entreprises s'efforcent d'atteindre les objectifs de couverture fixés par le gouvernement pour la connectivité mobile et Internet. Afin de répondre à la demande croissante de services internet, le gouvernement a fixé un objectif de couverture de 100 % en fibre optique jusqu'au domicile (FTTH) d'ici 2025. La couverture FTTH avait atteint 90 % à la fin septembre 2024, selon l'Arcep, Autorité française de régulation des communications électroniques.

 

 

 

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