Indicateurs politiques
Régime politique
Le gouvernement minoritaire de gauche espagnol, de Pedro Sánchez, chef du Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE), réélu en novembre 2023, restera instable en raison du grand nombre de partis qui le composent. Cela étant dit, le PSOE a obtenu d'assez bons résultats aux élections européennes de juin 2024, malgré une année au cours de laquelle le gouvernement socialiste a dû faire face à des négociations difficiles avec les séparatistes catalans sur une loi d'amnistie et à des allégations de corruption contre l'épouse de M. Sánchez qui l'ont poussé à envisager de démissionner.
M. Sánchez dirige une coalition composée du PSOE (121 sièges) et du parti de gauche Sumar (31 sièges), avec le soutien extérieur de :
- la Gauche républicaine catalane modérée (ERC ; 7 sièges),
- du parti séparatiste catalan Junts per Catalunya (Junts ; 7 sièges),
- du parti nationaliste basque de gauche EH Bildu (6 sièges),
- du Parti national basque (PNV ; 5 sièges),
- du Bloc nationaliste galicien (BNG ; 1 siège)
- et de la Coalition canarienne (1 siège).
Mr. Sánchez a obtenu le soutien du Parlement pour sa reconduction au poste de premier ministre après un accord controversé avec Junts, qui a décidé de voter en faveur d'un gouvernement dirigé par le PSOE pour la toute première fois. En échange de ce soutien, M. Sánchez a accepté d'adopter une loi d'amnistie pour des centaines de séparatistes catalans qui ont été poursuivis pour avoir tenté de se séparer de l'Espagne en 2017.
La position de M. Sánchez a été aussi affaiblie à cause de divers scandales de corruption, mais le soutien dont il bénéficie de la part des partis régionaux devrait lui permettre de conserver le pouvoir, même si c'est de façon précaire. ERC et Junts restent alignés sur la coalition de gauche entre le PSOE et Sumar. Le soutien des partis nationalistes basques et des petits groupes régionaux est également resté stable. La position de M. Sánchez est renforcée par l'absence d'alternative viable, car une coalition potentielle entre le Parti populaire (PP) conservateur et le parti d'extrême droite Vox reste profondément impopulaire auprès des électeurs, comme l'ont montré les élections de 2023.
Les priorités politiques de M. Sánchez comprennent entre autres :
- la lutte contre l'inégalité des revenus,
- la redistribution
- les politiques sociales et écologiques.
Même si nous pouvons considérer le gouvernement Sánchez comme relativement stable, cela ne veut pas pour autant dire qu’il puisse appliquer les réformes voulues. Il demeure en effet un risque élevé de paralysie politique et de pannes périodiques dans la capacité du gouvernement à faire passer des lois, car M. Sánchez doit continuellement négocier avec les intérêts divergents de ses partenaires de coalition.