Généralités

Analyse macro-économique

La RDC est le premier producteur mondial de cobalt et le premier producteur de cuivre d’Afrique, mais son PIB/habitant était de 557 dollars en 2020 selon la Banque mondiale. Près de 75 % de la population vivent sous le seuil international de pauvreté.

La faiblesse des infrastructures (transports, énergie, télécommunication), le peu d’exploitation agricole malgré les atouts du pays, la faible gouvernance, l’activité forte des milices armées à l’Est du pays (Sud-Kivu, Nord-Kivu, Ituri), le ranking dans le classement Doing Business (183ème sur 190 pays) sont parmi les points faibles récurrents de la RDC.

A cela s’est ajouté en 2020, le risque de résurgence d’une épidémie de la maladie à virus Ebola à l’Est, les mesures visant à limiter la propagation de la COVID-19 dans le pays, et la baisse des échanges commerciaux avec le monde impacté par le virus, qui ont poussé l’économie en récession. Dans ce contexte, la mise en œuvre du Plan National Stratégique de Développement Economique et Social 2019-2023  - PNSD) a été freiné dans sa mise en œuvre.

Après avoir ralenti en 2020, l’économie devrait se redresser progressivement en 2021-2022, grâce à la capacité d’expansion de l’exploitation minière et une légère hausse du commerce mondial.

En effet, le secteur minier représente 14 % des recettes budgétaires. Il sera le principal secteur de la reprise en 2021 malgré l’instabilité sociale, politique, sécuritaire et humanitaire qui contribuent à un climat des affaires très contraignant. Le PIB devrait renouer avec la croissance, soutenue par la hausse des exportations minières (environ 17 % du PIB). La production de cuivre et de cobalt (plus de 85 % des exportations en 2019), qui a augmenté en dépit de la crise en 2020, devrait se renforcer. Le projet de Kamoa-Kakula, qui devrait entrer en production à l’été 2021, permettra notamment de dynamiser la production de cuivre. Les opportunités présentées par ce secteur devraient continuer d’attirer l’investissement privé étranger.

 Les principaux investisseurs en RDC proviennent de la Chine, de l’Inde, de la Belgique, du Canada, de la France, de l’Espagne, de la Grande Bretagne, de l’Italie, du Liban et des Emirats Arabes Unis. Selon « Jeune Afrique » du 1 septembre 2021, les investisseurs chinois contrôlent 70% du secteur minier national mais le président Félix Tshisekedi a indiqué que 6 milliards de dollars de contrats miniers vont être réexaminés !

La concentration de ces investissements se trouve dans les provinces de Kinshasa, Kongo-Central (ex-Bas-Congo), Katanga et les deux Kivu et cela en raison de l’existence dans ces provinces d’infrastructures routières et électriques. Le secteur privé formel est très réduit.

Le taux de croissance du PIB réel ne reviendra pas au niveau de 2019 jusqu’en 2022, en raison des retards de vaccination contre le coronavirus (Covid-19). 

En 2020, la faible mobilisation des recettes et les dépenses pour répondre à la crise liée à la pandémie de la COVID-19 ont creusé le déficit budgétaire. En 2021, il devrait se réduire grâce à l’amélioration dans le recouvrement des recettes. Néanmoins, le déficit devrait subsister compte tenu de dépenses relativement élevées. Elles seront dominées par la masse salariale, qui absorbera 57 % des recettes prévisionnelles de la loi initiale des finances 2021. L’exécution des dépenses d’investissement dépendra grandement des financements des bailleurs de fonds. Bénéficiaire de l’initiative du G20 de suspension du service de la dette, le risque de surendettement semble néanmoins contenu à court-terme.

En 2021, le déficit du compte courant devrait se réduire, notamment au bénéfice d’un rebond des exportations de minerais. Il devrait permettre d’enregistrer de nouveau un excédent de la balance des marchandises. Néanmoins, il sera largement effacé par les importations de services dans ce secteur, qui alimenteront un déficit du compte des services. De plus, les rapatriements de profits des entreprises, principalement les opérateurs miniers étrangers installés en RDC, devraient creuser le déficit des revenus. Par contre, le solde positif du compte des transferts devrait s’amplifier, au bénéfice d’une augmentation de la coopération internationale courante. Si le déficit du solde courant devrait continuer d’entretenir les pressions baissières sur le franc congolais, qui a perdu plus de 15 % de sa valeur en 2020, son financement par les IDE dans les projets miniers et les prêts extérieurs concessionnels devraient permettre de ralentir la dépréciation. Les réserves de change sont à un niveau critique (moins d’un mois de couverture d’importations).

Après avoir bénéficié d’une Facilité de Crédit Rapide du FMI en 2020 pour faire face à l’impact de la pandémie sur les termes de l’échange, les autorités du pays ont engagé les négociations pour conclure un accord triennal avec l’institution de Bretton Woods.

Source : COFACE : mars 2021

PIB selon les secteurs

Composition du Produit Intérieur Brut en 2020 (en % du total):

  • Industrie : 48.0
  • Services : 32.9
  • Agriculture : 20.0

L’agriculture, essentiellement vivrière et très largement constituée de manioc, comprend également un volet d’exploitation forestière. 

Le secteur secondaire est composé d’industries alimentaires et de boissons, d’industries manufacturières, de bâtiments et travaux publics. Néanmoins le secteur minier reste l’élément moteur de la croissance de la RDC: l’industrie est principalement constituée de l’extraction du cuivre et du cobalt.

Le secteur tertiaire se décompose de commerce, de transports et de télécommunications.

Chômage

La crise sanitaire entraine progressivement une crise non seulement économique mais aussi sociale.

Selon une étude récente de la Fédération des Entreprises Congolaise, les secteurs d’activités fortement touchés par la COVID-19 sont : Le tourisme et agence de voyage, l’HORECA, producteurs et distributeurs des boissons et l’aviation civile.

Le taux de chômage s’aggrave mais il est difficile de l’évaluer puisque l’économie dépend grandement du secteur informel.

Inflation

Fin mai 2020, l’inflation était de 12,71% en rythme annuel.

Exemples: le sac de charbon est passé de de 25.000 à 50.000 CDF. Un sac de riz passe de 32.000 CDF à 39.000 CDF. Dans la province du Haut-Katanga, en raison de la grande dépendance au maïs importé de Zambie, le prix du sac de farine de maïs de 25 kg serait passé de 34.000 francs à 80.000 CDF à Lubumbashi.

Des mouvements de révolte et des émeutes de la faim ne sont pas à exclure à travers le pays.

La crise souligne la très grande dépendance du pays aux importations alimentaires malgré le potentiel agricole considérable du pays. La RDC importe en effet annuellement entre 1,5 et 2 MMUSD de denrées alimentaires.

Taux de change

Depuis la mi-avril, le taux de change du FC/$ est passé de 1730 à 1905 / $, ce qui impacte le pouvoir d’achat et la consommation de la population en raison de la forte dollarisation de l’économie.

Elle contribue au renchérissement des denrées de première nécessité importées (riz, huile, maïs etc…). Cette érosion s’explique par la raréfaction de la devise américaine sur le marché bancaire.

Commerce extérieur de la République Démocratique du Congo

Principaux produits exportés en 2018 (en % du total):

  • Cuivre : 44.9
  • Cobalt : 39.6
  • Pétrole brute : 3.6
  • Diamants : 3.5

Principaux produits importés en 2018 (en % du total):

  • Machines : 32.9
  • Produits chimiques : 15.3
  • Produits alimentaires : 13.0
  • Fer & acier : 9.2

Clients principaux la RDC en 2020 (en % du total): 

  • Chine : 38.2
  • Tanzanie : 11.0
  • Zambie : 8.2
  • Afrique du Sud : 7.2

Fournisseurs principaux en 2019 (en % du total):

  • Etats-Unis : 25.3
  • Chine : 21.2
  • Afrique du Sud : 9.2
  • Zambie : 4.9 

Source: FMI, Direction des statistiques du commerce (DOTS); sur la base des rendements commerciaux des partenaires et sous réserve d’une large marge d’erreur.

Aide internationale

Le FMI a annoncé le versement d'une aide d'urgence de 363 millions de dollars en appui budgétaire au gouvernement de la RDC en plus d’une remise de dette à la RDC d'un montant de 20,4 millions de dollars.

La BM s’est engagée à aider pour lutter contre le Covid 19 et pour la stabilisation de l’est en faveur des communautés les plus vulnérables, y compris les réfugiés.

D’autres aides viendront de l’Union Européene, des États-Unis, du Royaume-Uni, du Canada, dela Suisse et de la Chine.

Climat des affaires

Quant à l’amélioration du climat des affaires, le récent rapport Doing Business 2020  sur la réglementation des affaires classe la  RDC à la 182ème  place sur 190 pays: la RDC a gagné qu’une place grâce à quelques réformes,  à savoir:

  • La réduction de 35 à 30 % du taux de l’Impôt sur les bénéfices et les profits;
  • La réduction du coût de création d’entreprise;
  • La reconnaissance de l’Ordre des Architectes et de l’Ordre des Ingénieurs civils.

Sources:

Bureau WBI/APEFE/AWEX de Lubumbashi

Economist Intelligence Unit (4th quarter 2019), International Financial Statistics, Coface (février 2020), SPF Affaires Etrangères (juillet 2019).

https://francais.doingbusiness.org/fr/data/exploreeconomies/congo-dem-rep#

https://www.investindrc.cd/fr/climat-des-affaires/indicateurs-doing-business

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