Situation économique

En 2022, le PIB italien aurait augmenté d’environ 4%. Sa croissance s’explique par la demande intérieure et la hausse de la consommation des ménages. En revanche, il a été impacté négativement par une stagnation des exportations au profit d’une hausse des importations, par la persistance du coût élevé de l’énergie et l’atténuation de la reprise des secteurs les plus touchés par la pandémie (commerce, transports, hôtellerie & hébergement).

Du côté des entreprises, la production industrielle a diminué dans le dernier trimestre de 2022 à cause des prix élevés de l’énergie et de l’affaiblissement de la demande. L’activité du tertiaire aurait également ralenti à cause du conflit en Ukraine et des conditions financières plus restrictives, qui se répercutent sur les dépenses en investissements et sur les perspectives du secteur immobilier.

Les dépenses des ménages ont encore augmenté de manière significative durant le troisième trimestre mais aurait diminué fin d’année malgré les interventions du gouvernement pour modérer les prix de l’énergie et pour soutenir le revenu disponible. Cependant, le climat de confiance des consommateurs a réaugmenté fin 2022, leurs jugements et attentes sur la situation économique, dont le chômage, se sont améliorés. La propension à épargner a continué à diminuer pour atteindre le niveau d’avant-covid.

Pour le commerce extérieur, la croissance des exportations s’est arrêtée durant l’été pour se stabiliser par la suite. Les exportations de biens ont été soutenus par les marchés hors zone euro – dont la Chine et les Etats-Unis – et ont diminué vers les principaux partenaires de la zone euro. Les produits pharmaceutiques ont contribué positivement aux exportations. Du point de vue des importations, leur croissance a augmenté durant l’été (en premier lieu les achats de véhicules, électroniques, machines et biens énergétiques ainsi que les services, grâce à la reprise des voyages à l’étranger) avant de diminuer durant l’automne. Pour l’ensemble des 11 premiers mois de 2022, le solde du Compte des transactions courantes est de -16,3 milliards d’euros contre 53,7 milliards pour la même période en 2021.

Pour la dynamique des prix, l’inflation a atteint des taux-records en automne et est restée élevée jusqu’en décembre 2022 (12,3%) pour une moyenne annuelle de près de 9%. Elle s’explique par le prix de l’énergie, à laquelle on attribue les 70% de l’inflation. L’inflation des prix de l’énergie et des biens alimentaires sont de respectivement 65,1% et 11,6%.

 

Quelles perspectives pour 2023, 2024 et 2025 ?

Les perspectives suivantes – toujours fournies par la Banque d’Italie – ne sont que purement indicatives, vu le contexte d’incertitude jugé exceptionnellement élevé. Elle hypothétise deux évènements : la continuité dans les prochains mois des tensions liées au conflit en Ukraine – lui-même facteur d’instabilité macro-économique – et la suspension de l’approvisionnement énergétique de la Russie. Autres hypothèses sous-jacentes : les prix de l’énergie restent élevés en 2023 pour diminuer graduellement les années suivantes et le commerce international ralentit significativement en 2023 pour retourner à un rythme soutenu en 2024 et 2025.

Pour le PIB, sa croissance continuerait à se dégrader en 2023 pour une meilleure reprise à partir de 2024, grâce à une diminution de l’incertitude et de l’inflation. En moyenne par année, le PIB augmenterait de 0,6% en 2023 et de 1,2% en 2024 et 2025. L’inflation des prix à la consommation quant à elle passerait de 8,7% en 2022 à 6,5% en moyenne en 2023 pour tendre vers les 2,6% (2024) et les 2% en 2025. Cette diminution s’expliquerait par celle hypothétique des prix des matières premières.

L’année 2022 aurait vu la consommation des ménages retourner vers des niveaux d’avant-covid et elle augmenterait en moyenne par année de 1,5% en 2023 pour ralentir autour du 1% pour 2024 et 2025. Le taux d’épargne, descendu à 7,1% au troisième trimestre de 2022, continuerait à descendre en 2023 avant de remonter les deux années suivantes. Du côté investissements, ils augmenteraient de presque 2% en moyenne par année pour la période 2023-2025 mais ralenti pour les investissements en biens d’équipement, en raison de la détérioration des perspectives de demande et d’une plus grande incertitude.

Du point de vue du commerce extérieur, exportations et importations évolueront de manière similaire : les exportations ralentiraient en 2023 – passant sous la barre des 2% - pour mieux repartir les deux années suivantes grâce à une demande extérieure pour les biens et services italiens tandis que les importations seraient poussées par l’évolution des composants de la demande à contenu plus élevés des produits étrangers. Le solde des comptes courants de la balance des paiements resterait négatif cette année à cause du poids du déficit énergétique.

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