Conjoncture économique
Situation économique
En Italie, le Produit Intérieur Brut a stagné au cours du troisième trimestre de 2024, encore freiné par la faiblesse de l’industrie manufacturière rapport à la légère expansion du secteur des services – notamment ceux de commerce, de transport et de logement - et celui de la construction.Quant à la consommation des ménages, celle-ci a montré une nette augmentation tandis qu les investissements ont diminué fortement et que la contribution des exportations nettes a été négative, dû à des importations plus importantes. D’après la Banque d’Italie, le PIB devrait rester faible durant le dernier trimestre de 2024 pour une croissance à 0,7%.
De manière un peu plus détaillée et du point de vue de l’industrie,la Banque d’Italie rapporte que les entreprises italiennes font état d’une détérioration progressive des niveaux de production et des commandes. Sont particulièrement affectées les entreprises productrices de biens intermédiaires et de biens d’équipement.
Concernant la consommation des ménages, celle-ci, après une croissance marquée durant l’été (+1,4%) et en particulier dans le secteur des services (+2%), s’est affaiblie durant l’automne. Cela pourrait s’expliquer par une stagnation des achats de biens ainsi qu’une diminution des retraits d’argent et des paiements électroniques On a également noté une diminution des immatriculations.
Ces diminutions s’expliquent par une détérioration de la confiance des ménages quant à la situation économique et les expectatives concernant le chômage.En outre, les conditions à l’épargne étant restées favorablesdû à des taux d’intérêt réels élevés, cela a freiné la consommation.
Au regard du commerce extérieur, la contribution de la demande extérieure nette à la dynamique du PIB réel a été négatif : pour le troisième trimestre consécutif, les exportations ont diminué tandis que les importations sont retournées à la hausse.La faible demande extérieure a été persistante durant l’automne, en particulier celle en bien de la part des marchés extra-européens compensée par les ventes de biens vers les marchés européens.
Au niveau sectoriel, la baisse des exportations est constatée pour les catégories suivantes : véhicules automobiles, produits pétroliers raffinés et autres matériels de transport. Tandis qu’une hausse des ventes concerne l’industrie automobile, les produits pharmaceutiques et la construction mécanique. Après un an et demi de croissance, les exportations de services ont sensiblement diminué, malgré la stabilité des recettes touristiques.
Si on regarde les importations, celles-ci ont augmenté en volume au cours de la même période, en raison des achats de services et de biens. L'augmentation de ces derniers, répartie dans la plupart des secteurs, est entièrement due à l'accroissement des achats en provenance de la zone euro, tandis que ceux en provenance des marchés extérieurs ont diminué, en particulier pour les produits énergétiques en provenance de l'OPEP.
Au sujet du marché du travail, celui-ci a vu une augmentation continue du taux d’emploi (+0,5%)malgré quelques signaux d’affaiblissement comme la réduction des heures travaillées par employé (-0,3%). En décembre 2024, le taux d’emploi était de 66% pour un taux de chômage sous la barre des 6%. On note également une accélération du coût horaire du travail dans le secteur privé, en particulier dans l’industrie et les services. L’augmentation salariale est restée soutenue durant l’automne.
Quant à la dynamique des prix, l’inflation des prix à la consommation s’est maintenue en dessous de la barre des 2% grâce à la contribution négative des biens énergétiques (inflation de -2,7%) et la croissance quasi nulle des prix des biens industriels non énergétiques. En revanche, l’inflation des prix des services ainsi que des produits alimentaires est supérieur à 2%.
Enfin et pour la période 2024 – 2027, la Banque d’Italie augure les prévisions suivantes : une augmentation du PIB de 1% pour les années 2025-2027, une inflation des prix à la consommation de 1,5% pour 2025 et 2026 et même 2% suite à l’entrée en vigueur des nouvelles règles européennes concernant les quotas des émissions de gaz à effet de serre et une inflation de fond à 1,5% pour 2025-2027 (contre 2,2% en 2024).