Agro-alimentaire

Le Mexique est un marché gigantesquepour l'industrie agroalimentaire wallonne.  Avec une population de 130 millions d´habitants, le Mexique est, à titre d´illustration, le premier marché mondial d´Heineken, le 5ème de Nestlé et le lieu de naissance du groupe Bimbo, le premier acteur au niveau mondial du secteur des pains industriels.  
En 2022, le Mexique a importé environ 42,3 milliards de dollars de produits agro-industriels, dont 10,1 milliards de dollars rien que dans le secteur des industries alimentaires et des boissons. Les produits alimentaires sont le quatrième secteur d’exportation vers le Mexique pour la Région wallonne. En 2022, les exportations de ce secteur ont bondi de 82%. Pour profiter de cette tendance, le bureau AWEX Mexico participe à plusieurs salons dans le secteur: l’ANTAD (produits finis) et le Foodtech (ingrédients et additifs).  
Le Mexique est une des principales puissances agro-alimentaires en Amérique latine, en tant que producteur mais aussi exportateur, bénéficiant de la proximité avec les USA. A ce titre le pays a un grand besoin de technologies, d’équipements et d’ingrédients innovants pour maintenir et développer sa compétitivité sur ces marchés internationaux exigeants.Il y a également une nouvelle tendance à utiliser des intrants plus sains comme des conservateurs naturels.Tirant parti de la tendance au "nearshoring", le secteur agroalimentaire mexicain est toujours plus intégré aux chaînes d'approvisionnement de la région, créant les conditions pour que le Mexique devienne un nœud commercial stratégique. 
Par ailleurs, le classe moyenne montante mexicaine est de plus en plus friande de produits gourmets importés, en particulier en provenance d’Europe. On les retrouve souvent, dans un premier temps, chez Costco Mexico lorsque ces produits sont déjà disponibles chez Costco USA. Si l’on ajoute les avantages qu´offrira la modernisation du traité de libre-échange avec l’Union européenne (en attente de signatures), on obtient un cocktail extrêmement attractif pour les entreprises de notre pays souhaitant faire affaire au Mexique.  
En ce qui concerne les bières, le Mexique est à la fois le4ème producteur mondial (voir Groupe Modelo, racheté par AB-INbev) et un desprincipauxconsommateurs de ce produit. Les bières européennes souffrent d’une forte concurrence locale. Seules des marques belges très fortes peuvent espérer prendre une petite part de marché.   
Quant aux chocolats, ils font également face à des marques locales mais surtout à la concurrence européenne qui dispose d’usines aux USA ou au Canada. Les chocolats sont sujets à une taxe d´importation de 20% tant que la modernisation de l’accord de libre-échange entre l’UE et le Mexique ne sera pas ratifié. Certaines marques belges bon marché ont réussi à se positionner dans certains rayons.  
Selon les observations du bureau AWEX Mexico, il existe de réelles opportunités pour les produits suivants sur le marché mexicain : produits surgelés à base de pomme de terre, biscuits et gaufres.Ce sont cependant les entreprises wallonnes de technologies et d´ingrédients à destination de l´industrie agroalimentaire qui se sont montrés les plus dynamiques sur le marché. 

Santé et biotechnologies

  • Pharma 

En ce qui concerne le domaine de la santé, les dépenses au Mexique sont davantage axées sur la guérison et la réhabilitation que sur la prévention. Le gouvernement mexicain cherche des solutions pour se doter d'équipements qui permettent de détecter plus efficacement certaines maladies. Dans le cas du Mexique, des millions de personne sont touchés par des maladies cardiovasculaires, le cancer, l'obésité et le diabète.  
En comparaison avec les autres pays de l’OCDE, le secteur de la santé au Mexique correspond à un montant faible du PIB national (5,8%). Il en reste que le secteur de la santé au Mexique continue à croître, notamment grâce au dynamisme de la médecine privée(10% de la population a accès à une médecine privée très onéreuse calqué sur le modèle américain) et ensuite grâce à la volonté du gouvernement d'améliorer l'accès et la qualité des soins de santé. Dans le pays, près de 30 % des institutions médicales sont publiques et 70 % sont privées. Le Mexique représente le 11ième marché le plus important au monde et le second en Amérique Latine 
Pour la production locale, en plus des Régions de la ville de México et de Guadalajara, elle est concentrée dans le corridor “La Laguna-Culiacán” qui rassemble 389 entreprises et/ou centres de recherche. Pour la production d’équipements médicaux, l’industrie est concentrée en Basse-Californie, à la frontière avec les USA.  
Pour les institutions de santé et les médecins mexicains, le prix demeure le facteur le plus déterminant. Outre le prix, les compagnies actives sur ce marché doivent miser sur la qualité de leurs produits, le service après-vente et la garantie, et ce, afin de demeurer concurrentielles.  
Le Mexique se distingue particulièrement dans les secteurs médicaux tels la dentisterie, l’orthopédie, l’ophtalmologie et la chirurgie plastique. Par ailleurs, les secteurs de l’oncologie, de la cardiologie et de la pneumologie pourraient bénéficier d’alliances avec la Belgique.  
La télémédecine et le tourisme médical sont d’autres niches du marché santé. La télémédecine constitue l’une des priorités du Gouvernement mexicain et doit permettre aux citoyens d’avoir accès à leur dossier médical. Quant au tourisme médical, certains hôpitaux proposent des thérapies cellulaires, y compris des injections de cellules souches.   

  • Biotech 

Le secteur des biotechnologies est perçu comme un secteur économique d’avenir. A l‘heure actuelle, le Mexique souhaite développer son expertise dans tous les domaines de la biotechnologie : environnement, santé, agroalimentaire et applications industrielles. Pour cela, il compte sur une collaboration étroite de ses centres de recherche et nombreux chercheurs recensés sur le territoire. Ainsi, le Mexique est l’un des plus grands fournisseurs des Etats-Unis en biotechnologie.  
De plus, le Mexique offre de nombreuses opportunités pour le développement de la biotechnologie commerciale car le pays offre une biodiversité très riche de son écosystème, une main d´œuvre qualifiée et des coûts compétitifs à l’échelle internationale.  
Cependant, la production des entreprises opérant au Mexique dans ce domaine reste faible, selon les données des Indicateurs clés de biotechnologie de l'OCDEEn 2018, 154 entreprises y menaient des activités de recherche en biotechnologie, la plupart d'entre elles étant des entreprises transnationales. A titre de comparaison, ce chiffre dépasse les 2 600 entreprises aux États-Unis et même les 309 entreprises au Brésil.  
En ce qui concerne les secteursde ces entreprises biotechnologiques, plus de 40 % d'entre elles créent des produits pour le secteur agricole(agritech), suivi par le secteur de la santé et le secteur alimentaire en troisième position. Pour les entreprises étrangères désireuses d’entrer sur le marché mexicain, elles doivent s’attendre à de longues procédures de contrôle et de test de la part des organismes régulateurs locaux. Enfin, l´organe régulateur mexicain, la COFEPRIS, a fait part aux pays européens de leur stratégie de remplacer certains médicaments chimiques par des biosimilaires. Dans ce cadre, en collaboration avec le secteur privé, elle recherche des collaborations étrangères.  

Les technologies vertes

Le Mexique (et l’Amérique latine en général) présente un formidable potentiel pour le développement des énergies renouvelables. Néanmoins, cette transition énergétique demande de forts investissements, notamment du secteur privé. Le marché mexicain ne compte qu'un petit nombre de fabricants d'équipements dans le secteur des énergies renouvelables et doit donc importer pour s'approvisionner (en particulier des turbines éoliennes et leurs composants, ainsi que des panneaux et des cellules photovoltaïques). 
En 2022, 26,1% de l’électricité produite dans le pays était issu de sources propres, loin des objectifs de 35% de l’Accord de Paris. Le gouvernement entend remédier à cela en partie avec le Plan de transition énergétique de Sonora et la construction de la centrale photovoltaïque de Puerto Peñasco. Début 2022, le pays avait 70 parcs éoliens ainsi que 81 parcs solaires, lieux qui nécessitent tout une série de services de maintenance.Pour ce qui concerne la production d’hydrogènevert, son potentiel est élevé mais le marché reste embryonnaire au Mexique malgré l´existence d´une association de l´hydrogène vert.  
Pourtant, la demande énergétique du Mexique devrait continuer à augmenter, de 3 à 4% par an, notamment dû aux forts besoins énergétiques de son industrie. Dans le même temps, un grand nombre de ses exploitations de combustibles fossiles commenceront à s'épuiser, ce qui signifie que le pays devrait soit autoriser de nouvelles explorations pétrolières et gazières ou développer sa capacité en matière d'énergies renouvelables.   
Le secteur énergétique européen reste très inquiet de la volonté du gouvernement actuel (2018-2024) de renforcer le rôle de la CFE et de PEMEX.  
Le traitement des eaux reste un défi au Mexique, tant pour les eaux grises que pour sa potabilisation. L´eau des grandes villes n´est pas potable et doit souvent être acheminée sur plusieurs centaines de kilomètres. L´infrastructure n´est pas adaptée et les gros investissements ne sont pas à l´ordre du jour sauf dans le nord du pays. Les technologies innovantes permettant d´améliorer cette situation ont du potentiel. La CONAGUA est l´organisme régulateur et quelques sociétés wallonnes et flamandes se sont positionnés sur le marché.  

Aéronautique - Aérospatial

D’après le ministère de l’Économie mexicain, l’industrie aérospatiale est un secteur stratégique, l’un des plus prometteurs du pays. Cette industrie y a pris son envol en 2005 après que le Gouvernement ait accordé des aides financières aux divers acteurs du secteur et grâce à la création de la Fédération mexicaine de l'industrie aérospatiale (FEMIA).  
Grace à d’importants investissements étrangers (Airbus, Bombardier, Safran, Boeing, GE Aviation, Honeywell, Bell Helicopter), entre 2004 et 2020, le nombre d’entreprises actives dans le secteur est passé de 100 à 370 dont deux grands acteurs wallons à Querétaro et Mexicali. Le Mexique est ainsi devenu le 4eme exportateur mondial de produits aérospatiaux. Le pays possède une industrie aérospatiale nationale en pleine croissance, avec des entreprises spécialisées dans la fabrication de composants et de sous-ensembles pour l'industrie aérospatiale, ainsi que dans les services de maintenance, de réparation et de révision d'aéronefs. Le secteur reste très actif avec l’implantation en 2023 de sept nouvelles entreprises étrangères. 
Les fabricants mexicains ont des capacités dans plusieurs composants de niveau 1, de niveau 2 et de niveau 3, des turbines aux fixations de cellule. La proximité du Mexique avec les États-Unis, une main d´œuvre compétitive et les coûts logistiques moins élevés ont incité de nombreuses entreprises à établir des sites de production dans le pays, le convertissant en une puissance manufacturière aérospatiale. 
Le salon FAMEX est la vitrine locale pour l’industrie aérospatiale et la plus grande foire d’Amérique latine pour le secteur. Ils sont également au salon du Bourget avec un pavillon mexicain qui comprend des multinationales présentes dans le pays, mais aussi des entreprises purement mexicaines comme Frisa, qui fabrique dans son usine de Monterrey des anneaux forgés ou laminés pour jets et divers autres composants pour avions, hélicoptères et fusées spatiales. Frisa est l’un des principaux fabricants au monde dece produit.  

Les équipements et les services à l´industrie

Les équipements et les services à l´industrie (manufactures et industries lourdes) 

Comme nous pouvons le constater pour l’ensemble des secteurs porteurs, la proximité géographique et politique avec les Etats-Unis font du Mexique un acteur industriel de premier plan.  
Ces secteurs industriels ont de grands besoins en termes d’équipements et de services. Plusieurs acteurs wallons se sont déjà positionnés notamment comme fournisseur de l’industrie métallurgique, du verre et des maquiladoras (usine au Mexique gérée par une entreprise étrangère - souvent nord-américaine - et exportant ses produits vers le pays d'origine de cette entreprise).  
En 2022, selon l’institut mexicain des statistiques, la production industrielle a augmenté de 3,3 %, en particulier dans l'industrie manufacturière. Au premier semestre 2023, ce sont les secteurs de la production, le transport et la distribution d'électricité, la distribution d'eau et de gaz (+4,3%), l'industrie manufacturière (+2,7 %) et la construction (2,1 %) qui dopait la production industrielle mexicaine.   

Défense

Etant donné la structure étatique et l’histoire mexicaine, mais aussi la situation sécuritaire actuelle, la SEDENA (Secretariat de défense nationale) est un acteur économique puissant dans le pays. 
Son rôle s’est même renforcé sous le gouvernement actuel, notamment pendant la gestion de la pandémie de COVID-19. 
L’armée mexicaine est aussi impliquée dans les grands projets d’infrastructure impulsés par le président Andres Manuel Lopez Obrador. Des fonctions inédites pour la Défense telles que la construction d’un aéroport international, un système ferroviaire (Train maya) et des succursales bancaires étatiques. D’un autre côté, c’est désormais la Marine qui détient le contrôle administratif des ports marchands.  
En 2022, de par toutes ces activités, les actifs détenus par l'armée ont été évalués à 15 milliards de dollars. 

Infrastructures

Le gouvernement mexicain a lancé des projets d’infrastructure d’envergure qui devraient être continué sous la prochaine administration. 

  1. Le Corridor interocéanique de l'isthme de Tehuantepec (CIIT) 

L'isthme de Tehuantepec (IT), large d'environ 200 kilomètres, est la bande de terre continentale la plus étroite du Mexique. Il relie l'océan Atlantique à l'océan Pacifique et se présente comme une alternative au Canal du Panama. La route de l'isthme est plus rapide de 5 jours que la route maritime via Panama et dessert 25 zones métropolitaines américaines. Elle permet aussi de réduire de 26 jours le temps de transit du brut par rapport au Cap Horn. 
Ce projet d´infrastructure cherche à relier l´Asie aux principaux ports américains (Texas, Florideet  NewYork) et indirectement l'Europe via cet isthme. 
Selon les données officielles du ministère de l'économie, un investissement de plus de 2,2 milliards de USD est prévu entre 2022 et 2024, dont 500 millions pour la ligne ferroviaire interocéanique. 
Le projet prévoit la création d’un nouveau gazoduc, la réhabilitation du chemin de fer de l'isthme et la modernisation de la route transisthmique (CEFP, 2016). 

  1. Plan Sonora 

Le Plan Sonora vise à redévelopper économiquement l’Etat de Sonora dans le Nord du Mexique.  

Ce plan s’axe principalement sur les énergies renouvelables et sur la transition énergétique. Il s’agit d’un plan d’investissement de 7 milliards de dollars pour construire des infrastructures de panneaux photovoltaïques et liées à l’exploitation des mines de lithium, notamment. Il est entre autres question de construire une des plus grandes centrales d’énergie solaire au monde (2000 ha, 1 gigawatt). 
Le projet prévoit aussi le déploiement de 6 parcs scientifiques, la construction d’unités de lithium et de semi-conducteurs ainsi qu’un centre de formation.  

  1. Tren Maya  

Le projet Tren Maya comprend une voie ferrée de 1 500 km traversant cinq États, dont Campeche, Chiapas, Quintana Roo, Tabasco et Yucatán et reliant de nombreuses stations touristiques dont Cancún, Tulum, Palenque et Chichen Itzá. Un premier troncon a été inauguré en décembre 2022.  
Le projet est présenté principalement en tant que projet touristique et culturel conçu pour faciliter le transport le long d'itinéraires clés tels que la Riviera Maya, ainsi que pour stimuler le développement dans les zones autour du chemin de fer. Les promoteurs du projet estiment que le coût se situerait entre 6 et 8 milliards USD et qu'il faudrait quatre ans pour le réaliser.  

Industrie minière

Le Mexique est le premier producteur mondial d’argent (depuis l´époque d´Hernan Cortès !) et l’un des plus grands producteurs d’or, de cuivre et de zinc. Le pays est dans le top 10 des producteurs mondiaux pour ces autres minéraux :fluorspar, sulfate de sodium, wollastonite, célestite, plomb, molybdène, barytine, diatomite, sulfate de magnésium, sel, gypse, cadmium et feldspath. 
Le secteur minier est ainsi l’un des principaux moteurs du développement économique du pays. Ce secteur représente 2,5 % du produit intérieur brut national. Les principaux centres miniers se trouvent dans le nord et le centre du pays : Sonora, Zacatecas, San Luis Potosi et Chihuahua.    
Le secteur minier se tourne désormais vers l’innovation technologique et le développement durable afin d’augmenter la sécurité, la productivité et de diminuer les coûts de production. Ces défis représentent autant d’opportunités pour les fournisseurs de services et de matériel dans le secteur minier malgré une forte implantation de sociétés canadiennes dans le pays.  
Dans les prochaines années, le Mexique investira probablement dans l’exploitation commerciale du lithium étant donné que le pays détient la 9ème réserve mondiale de ce minerai.  

Automobile

En 2023, l’industrie automobile mexicaine a connu une croissance de 8%. Ces résultats consolident une trajectoire régulière de reprise et d'expansion de l'industrie automobile au Mexique. Le pays est actuellement le septième producteur mondial et il est prévu que le cap des 4 millions de véhicules produits au Mexique soit atteint en 2025. 
Le pays peut compter également sur une industrie forte dans les pièces automobiles, principalement dans les Etats frontaliers de Nuevo Leon, Chihuahua et Coahuila. Le secteur des pièces surfe sur la tendance mondiale au nearshoring en captant en 2022 37% des investissements étrangers du secteur automobile.   
Les prochaines années seront cruciales pour l’industrie avec de nombreux défis comme la transition vers l’électromobilité. Il y a quelques mois, Tesla annonçait la construction d’une giga-factory dans l’Etat de Nuevo Leon mais la promesse d’investissement tarde à arriver. Ford, Audi, BMW et General Motors ont déjà adapté leurs lignes de production locales faisant du Mexique le seul pays d’Amérique latine à fabriquer des véhicules électriques et cette tendance devrait se renforcer dans les prochaines années. 

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