Indicateurs politiques

La Fédération de Russie est une république fédérale.

Élections : Vladimir Poutine a été réélu président en mars 2024 ; il a auparavant occupé ce poste pendant quatre mandats : deux mandats de quatre ans en 2000-08 et deux mandats de six ans en 2012-24. Les changements constitutionnels de 2020 ont permis à Poutine de briguer un cinquième mandat, et éventuellement un sixième mandat en 2030. Il s’est présenté aux élections sans aucune opposition crédible, ses opposants réels ayant été éliminés de la course d’une manière ou d’une autre à l’avance.

Les dernières élections législatives ont eu lieu en septembre 2021 ; les prochaines sont attendues en septembre 2026.

Gouvernement :
Le corps législatif bicaméral comprend la chambre basse (la Douma d'État) avec 450 députés et la chambre haute (le Conseil de la Fédération) avec 170 députés, deux pour chacune des 89 républiques et régions (y compris la Crimée, les quatre provinces d’Ukraine illégalement annexées, et la ville de Simferopol).

Principaux partis politiques :
Partis politiques importants “systémiques”, c’est-à-dire, institutionnalisés: Russie unie (parti du Président Poutine), Parti communiste de la Fédération de Russie (CPRF, héritier du Parti Communiste soviétique), Une Russie juste pour la vérité et Parti libéral-démocrate de Russie (LDPR – parti nationaliste qui était déjà toléré dès la fin de l’époque soviétique), le Parti des gens ordinaires (Parti Rodina), le Parti de la croissance.

Il existe également une opposition non-systémique en politique russe. Elle représente une force dissidente en dehors du cadre politique établi par le gouvernement russe. Elle est confrontée à des défis importants pour faire valoir ses revendications et ses idées dans un environnement politique contrôlé par le Kremlin. 

Caractéristiques et aspects de l'opposition non-systémique en Russie :

- Non-reconnaissance officielle : les partis et mouvements d'opposition non-systémiques ne sont généralement pas autorisés à participer aux élections officielles ou sont confrontés à des obstacles pour obtenir une reconnaissance légale de la part des autorités russes.

- Activités en marge de la loi: en raison de leur statut non-reconnu, ces groupes peuvent être contraints de mener leurs activités en marge de la loi ou de manière semi-clandestine, ce qui les expose souvent à des poursuites judiciaires et à la répression de la part des autorités.

- Critique du système politique en place : l'opposition non-systémique critique souvent ouvertement le gouvernement russe, le président Vladimir Poutine et Russie unie, le parti au pouvoir. Ces critiques portent souvent sur des questions telles que les droits de l'homme, la démocratie, la corruption et les libertés politiques.

-  Diversité idéologique : L'opposition non-systémique en Russie est caractérisée par une diversité idéologique, regroupant des libéraux, des nationalistes, des socialistes, des démocrates, des défenseurs des droits de l'homme et d'autres courants politiques.

-  Médias alternatifs et réseaux sociaux : En l'absence d'accès équitable aux médias d'État et aux institutions politiques officielles, l'opposition non-systémique utilise souvent les médias alternatifs, les réseaux sociaux et Internet pour diffuser ses messages et mobiliser ses partisans. 

Tendances politiques selon EIU

La guerre en Ukraine garantira le maintien de la domination accrue de l’État russe sur l’économie. Le gouvernement ne croit pas aux initiatives du secteur privé et privilégiera probablement des injections budgétaires périodiques dans diverses entreprises ou l'achat d'actions de sociétés pour compenser les difficultés financières. Le régime nationalisera également les entreprises étrangères dans des secteurs importants pour les empêcher de transférer leurs actifs à l’étranger et minimiser le risque de conflits sociaux.

Le gouvernement prépare la population à une longue guerre en Ukraine qu’il faudra financer. La guerre justifiera une augmentation des impôts et l'introduction de mesures radicales dans le domaine économique pour atteindre les objectifs militaires annoncés. Cela impliquera notamment un renforcement tous azimuts des moyens de l'industrie de la défense.

Les sanctions inciteront l'administration à imposer de nouvelles mesures pour les contourner et à renforcer les politiques économiques visant à atténuer les chocs économiques, comme le système d'importations parallèles, qui permet l'importation de marchandises sans l'autorisation du propriétaire de la propriété intellectuelle. Le gouvernement maintiendra une certaine réciprocité aux sanctions occidentales, par exemple en empêchant les banques étrangères de vendre leurs actifs, les banques russes sanctionnées étant incapables de vendre les leurs.

À moyen terme, le découplage économique de l’Occident poussera la Russie à prendre de nouvelles mesures pour déplacer ses chaînes d’approvisionnement vers l’Asie, notamment en construisant de nouvelles infrastructures énergétiques. Elle va tenter de renforcer son indépendance technologique vis-à-vis des pays occidentaux par le biais du développement endogène et du soutien de pays amicaux. Toutefois, ce processus prendra du temps et sera entravé par le manque d’investissements et de capacités opérationnelles. 

Classement Transparency International :

Chaque année, l’association Transparency International publie un classement sur la corruption dans le monde et pour l’année 2023, la Russie se classe 141ème sur 180 pays avec un score de 26/100 (Belgique est 16ème et obtient un score général de 73/100). La corruption en Russie est endémique et les dernières années n’ont pas marqué une amélioration de la situation.

Democracy Index

Dans l'indice de démocratie 2023 de l'EIU, la Russie reste dans la catégorie des «régimes autoritaires» et se classe actuellement au 144e rang sur 167 pays. L’invasion de l’Ukraine par la Russie a conduit à une réduction substantielle des libertés civiles dans le pays et à une consolidation toujours plus grande du pouvoir entre les mains du président Vladimir Poutine.


 

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